Alessandro Bonacchi
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Alessandro BONACCHI, Lo roman de S Tropheme (saint Trophime) et les Aliscans ©
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Pistoia 30/06/2023
Lo roman de S Tropheme (saint Trophime) et les Aliscans
Biblioteca Medicea Laurenziana 103 (L 103), 34v 01-39v 29
Résumé
Lo roman de S Tropheme (Trophime) et les Aliscans de L 103 représentent par écrit des fresques médiévales où la foi chrétienne est exploitée par le merveilleux de la légende pour faire de ce deux lieux presque les attractive les plus importantes de la voile d’Arles. L’étiologie peut rendre renommés les Aliscans, même si le sujet funéraire rend sombre l’argument ; l’histoire a tout l’air de demeurer encore sous la légende et encore davantage les expression langagières rappellent des détails médiévaux qui rendent intéressant le manuscrit de Lo roman de S Tropheme, notamment à l’égard des particularités romanes.
Abstract
Lo roman de S Tropheme (Trophime) und Aliscans der Handschrift L 103 stellen mittelalterliche Freskomalereien grafisch dar, woran das Geschichtenwunderbare den christlichen Glauben braucht, so daß die beiden Örter die Sehenswürdigkeiten der Stadt Arles bedeuten. Möchte Ätiologie auch Aliscans berühmt machen, bleibt der Gegenstand sehr traurig ; die Geschichte sieht aber aus, die Legende auszuführen ; ausserdem bemerken die Sprachbesonderheiten die mittelalterliche Einzelheiten, die sehr wichtig in der romanischen Okzitanischen Sprache sind und sehr merkwürdig Lo roman de S Tropheme machen.
Saint Tropheme et les Aliscans (34v 01-39v 29)
Lo roman de S Tropheme de L 103, 34v 01-39v 29 dérive d’une autra escrita (34v 4), dont on ne peut pas avoir de renseignements précis. Les legendes de sainte Marie Madeleine étaient assez connues et la « Légende dorée » (1261 -1266) par Jacques de Varagine (1228 – 1298) en est un exemple. L’ autra escrita (34v 4) de la vie de saint Trophème, peut être bien l’un des manuscrits étudiés par ZINGARELLI 1901 : 304-307 : Paris 13514, J. G. 39 (Naples, ZINGARELLI 1901 : 305), la « Translation de lo cors de san Trophème », (Méjanes d’Aix, 908 ; ZINGARELLI 1901 : 302), qui dérive de la même source que Paris 13514 (ZINGARELLI 1901 : 305). Le verbe a dis (35r 10 ; « a dit » ) met en évidence les récits oraux que l’on a conté à l’égard du cementeri sant (35v 06) par les clergues (35r 10), les littrés de l’époque. Il s’agit probablement de la tradition qui a déterminé les sources dont parle ZINGARELLI 1901 : 304-307. ANIBERT 1781 : 373 parle aussi de fausses nouvelles au sujet des premières donations au monastère de saint Victor, pour avoir un bon nombre de témoins, à la manière que le texte veut signifier par les récit des ansians (39r 21 ; « les anciens » ). Selon ANIBERT 1781 : 373 les clergues sont des notaires qui écrivent ce qu’ils veulent, indépendamment de la vérité ; à ce sujet l’auteur en L 103 ne semble rien soupçonner, car il ne s’agit pas d’actes notariés, et il dit d’écrire selon ce que l’on lui a raconté par les ansians (35r 02) et par le vielz (35r 21 ; « vieux » ), qui deviennent les sources que l’auteur ne rappelle pas ; ANIBERT 1781 : 388 cite Gervais de Tilbury (1155-1234), qui peut avoir connu un manuscrit pareil à celui de notre texte. Les vielz (35r 21) et les ansians confirment que les générations qui on transmis des nouvelles orales au sujet des Alyscamps remontent à peu près à 1320, 1250, 1170 /1150.
Le Roman de S Tropheme pourrait être l’ « exemplum » à la manière de Césaire de Heisterbach (v. 1180-v. 1240), mais la méthode du Roman est très pareille à celle de la prédication (BERLIOZ 1989 : 51) : on trouve des références des évangiles et notamment des actes des Apôtres ; l’autorité des Pères est substituée par l’autorité des ansians (35r 02) ; le raisonnement scolastique est constitué par la démonstration que les Aliscamps ont été consacrés par Jésus Christ et, par conséquence, il faut y aller prier. Le but qui ne résulte pas secondaire, c’est de trouver perduda la renda que avian (35r 15) « la rente que l’on en tirait, qui a été perdue » à cause l’indolence des gens de l’époque à l’égard des Alyscamps ; ce sont les deliez (35r 14 ; < DĒLĬCĬAE ; REW 2539) qui ont fait oublier l’importance des Alyscamps et la piété des fidèles. Le terme deliez rend parfaitement la signification latine de ce terme, où toute l’attention est prise par la jouissance qui ne fait pas penser aux problèmes de l’au de là. Il n’est pas facile de trouver la collocation historique de la renda ( < RĔDDĬTA, la « rente du cimetière » ) des Aliscamps, que ANIBERT 1781 : 387 appelle « mortallage ». Cette rente était assez importante et provoquait des querelles entre les moines de saint Victor, qui possédaient la chapelle de Saint Honorât, et le chapitre de la cathédrale de saint Trophème (ANIBERT 1781 : 387) qui en prétendait les gains. À propos des enterrement et des funérailles, le texte ne parle pas de la peste de 1348, ce qui amène à penser qu’il est antérieur. En 1309 la papauté s’installe à Avignon, ce qui porte Arles à la soumission au diocèse d’Avignon ; peut-être en cette période était la renda assez réduite ; on ne hasardera pas de faire remonter la crise à la translation des reliques de saint Trophème des Aliscans à la cathédrale en 1152 : si l’on date le manuscrit à peu près 1320, les ansians (35r 02) qui étaient nés en 1250 avaient écouté ces nouvelles de leurs grands-pères qui étaient nés vers 1150 (ANIBERT 1781 : 387). En 1035 le priorat de saint Honorât et saint-Geniès des Alyscamps,après être tombé en main des laïcs (POULLINET 1925 : VI ; GAZAY 1913 : 12),a été donné à l’abbaye Saint Victor de Marseille par Raimbaud, archevêque d’Arles (1031-1044) ; ce priorat fut appelé « monasterium » par Grégoire VII en 1079 (ARCHIVES 1909 : 86-87). On peut supposer à peu près ce qui se passait dans l’abbaye de saint Victor du diocèse de Marseille par les documents des archives du département des Bouches-du-Rhône, titres concernants les prieurés et les dépendances (ARCHIVES 1909 : 97), dont on a l’étude de Paul AMARGIER 1990 ; mais la rente la plus importante ce n’était pas celle du maintien de la sépulture, mais les bénéfices des offrandes des prières pour les défunts, dont malheureusement on ne peut pas avoir le montant précis : les pèlerins qui passaient par Arles pour aller vénérer les reliques de Saint Jacques de Compostelle trouvaient leur abris près de la chapelle de Saint Honorât, mais sûrement ils laissaient des offrandes pour abréger la durée de leur pénitence (PICASSO 1986 : 110-115) imposée par l’évêque ou par le prêtre (PICASSO 1986 : 71) ; c’est pour çà qu’ on allait visiter le cimetière des Aliscans pour gagner l’indulgence ; naturellement les plus riches pouvaient s’assurer le paradis par des offrandes qu’ils faisaient (PICASSO 1986 : 99-105), en ce cas, à l’abbaye de saint Victor, dont la chapelle de saint Honorât était dépendante. Si l’on veut avoir l’idée des pénitences que l’on donnait pour les péchés, il suffit de consulter des lignes du manuel de Burkhardt pour comprendre que de l’aumône, des pèlerinages et des prières étaient nécessaires pour ne pas être exclus de la vie sociale ; le jeûne imposé était un fait publique devant ceux qui n’étaient pas en pénitence ; encore le péché commis n’était pas révélé par le prêtre, mais de la pénitence et de l’excommunication on pouvait comprendre la gravité du péché commis. Il y avait aussi des péchés sociaux des femmes, indépendamment de l’adultère, qui étaient évidents, notamment la sorcellerie et la magie (PICASSO 1986 : 99-105). L’épreuve la plus évidente c’est le fait que les péchés des clercs ne devaient pas être connus par le peuple, qui en tirait de mauvais exemple (PICASSO 1986 : 127-130). Donc il était très important d’abréger la pénitence pour rentrer dans l’église et dans la société à tous les effets ; il est entendu aussi que l’on pouvait bien avoir sa propre idée à propos de la pénitence, sans ne pas en renseigner le prêtre. Encore, les pauvres n’avaient pas d’argent ni pour faire d’ aumônes ni pour leur sépulture dans les Aliscans comme au contraire les riches faisaient s’ils voulaient y être portés après leur mort (Poullinet 1925 : V) ; c’est alors que l’on doit penser que c’étaient notamment les riches qui se permettaient l’achat de porcelz rosins et … bels cavales (36r 09-10 ; porcs et chevaux) et ils pouvaient enfin se faire enterrer aux Aliscans.L’intention de L 103 à ce propos est de donner la possibilité de l’indulgence par la messe ou par l’office aux Aliscans ou mieux dans la chapelle de saint Honorât (39v 26-29). Enblanns (36r 9) ; < « ĬNVŎLĀNTES < ĬNVŎLĀRE » ). Le verbe ne signifie pas emporter, s’emparer, voler mais il correspond au terme latin classique de « voler vers un lieu » ; ce sont donc des chevaux qui galopent ; le texte veut présenter l’image d’un lieu très fréquenté par les gens qui passent par Arles en route vers Santiago de Compostela : en 428, pendant la fête de saint Genès il y avait tant de fidèles qu’ils provoquèrent la chute du pont entre Arles et Trinquetaille (BENOIT 1938 : 362). Les verses 36r 09-10 veulent entendre que des porcelz, pouvaient être changés avec des rozins et des cavals (des roncins et des chevaux), s’ils ne constituaient la rente même des bénéfices que l’on tirait par des laïcs depuis 1035 (POULLINET 1925 : VI ; à voir la note pour avien 35r 15) ou par le gouvernement de la république d’Arles (1247-1251), qui allaient s’amuser avec des rozins et les cavals (36r 09-10) que l’on achetait per lur desport et per lur calvalca (36r 12, « pour s’amuser et chevaucher » ) ; enfin les moines mêmes de saint-Victor pouvaient aussi en tirer de l’argent,si l’on considère le terme relegions (36r 16), au pluriel, au lieu de moines ; il n’est pas facile, cependant, d’entendre comme ils pouvaient chevaucher et s’amuser, à moins que l’abbé en avait reçu ce titre pour n’en tirer que le bénéfice, ce qui pouvait se passer pour les prêtres de la cathédrale aussi ; le service de l’autar (36r 13, l’autel), toutefois, semble rappeler mieux le chapitre des chanoines que les frères de saint-Victor. Ce panégyrique des Alyscmps semble donc être écrit aux temps de la crise d’Arles après 1251, mais la source de ce manuscrit pourrait remonter aussi à la moitié du XIe siècle. Il faut bien tenir compte aussi de la rivalité entre les moines de Montmajour et ceux de saint- Victor (BENOIT 1938 : 368).
Sous ce point de vue la renda (34v 15) est sensiblement en baisse après le siège d’Arles de 1251 ; les arlésiens avaient créée une commune avec Barral des Baux, avec un maire en tant que podestat à la manière italienne, en 1247 quand ils se révoltèrent contre Charles d’Anjou avec les villes d’Avignon et de Marseille. Après la mort du comte de Toulouse (1249) et de Frédéric II (1250) Barral traite en secret avec Blanche de Castille (1188 – 1252) ; cependant Charles d’Anjou (1227-1285) et Alphonse de Poitiers (1220 – 1271) veulent reprendre leurs domaines et posent le siège à la ville, qui doit se rendre (pour des approfondissements à voir GUILBERT 1844 : 571-576). Si l’on ajoute la haine contre l’archevêque Jean Baussan (GUILBERT 1844 : 573-576) et les « moeurs » de la ville à cette époque le tableau est complet : il était très difficile d’avoir des pèlerins aux Aliscans à cause du désordre moral dans le clergé, dans les familles, et notamment pour le pillages dans les campagnes (ANIBERT 1781 : 351-362) ; en outre la prostitution dans la ville était diffusée et protégée pendant 1256 par Robin de Cis et ses « ribauds » (ANIBERT 1781 : 360). Dans cette période il devait être vraiment dangereux d’aller aux Aliscans, jusque environ 1320.
La datation
La carte 34v présente une ligne supérieure rayée : Tostens ay ausit. En bas on trouve les lignes 02-04 Vecy lo roman de S Tropheme | lo bart decipol de Jhesus Crist so que | s’en siec apres en l’autra escrita ( « voici le roman de saint Tropheme, le chanteur disciple de Jésus Christ ; c’est ce qui va suivre d’après l’autre écriture » ) presque toute l’espace a été pris par l’image de saint Trophème, qui est très intéressante pour la datation du manuscrit. Le personnage agenouillé à la droite du saint est l’écrivain qui demande la bénédiction du saint et l’inspiration pour bien en composer la vie ; on le reconnaît parce qu’il est en train d’écrire sur des feuilles. Saint Tropheme porte la mitre ; sa crosse est en biais ; sa chasuble est pointue en ogive renversée ; il est représenté bénissant avec les trois doigts de la main droite, dont le pouce est très ouvert. L’enluminure de l’évêque bénissant du ms. 0300 (A f. 080v) f. 080v et d’une autre enluminure de ms. 0300 (B f. 061v) 061v, toutes les deux de la Bibliothèque Municipale d’ Angers (datées 13ème siècle, peut-être seconde moitié) sont identiques à celle de Saint Tropheme de L 103 34v : l’évêque porte la crosse en biais, bénit à la même manière et la chasuble est pareillement pointue, ce qui amène à dire que les images sont toutes de la même époque ; en plus dans le siècle suivant il est très difficile de trouver l’image de Saint Tropheme comme l’on trouve en L 103 44v. Ce signifie que la manière de représenter les évêques était pareille dans le manuscrit L 103 et dans les enluminures d’Angers ; notamment on remarque que la chasuble est identique dans une autre enluminure de le bibliothèque de Cambrai ms. 0190 f. 165v (Epistolier à l’usage de Cambrai, 1266), dont on trouve l’ évidence qu’à cette époque elle apparaissait à ogive renversée. Un autre exemple couleurs identique à celui de L 103 34v est présent dans le ms. 0111 f. 005 ( « Heures à l’usage de Thérouanne », vers 1280-1290) de la Bibliothèque Municipale de Marseille. Il n’y a pas de date dans le manuscrit L 103, mais on peut déduire que la manière de faire l’icône de Saint Tropheme n’est pas de la seconde moitié du XIV siècle. Comme l’on ne fait pas mention de la peste de 1348, on peut conclure que le manuscrit ne peut pas dépasser cette date.
Le transport funéraire aux Aliscans.
Il devait être très difficile de transporter la dépouille de Lyom (35r 24, « Lyon » ) ou de Mascon (35r 25 ; « Mâcon » < MĂTĬSCŌNEm) ou de Tolosa et de Carsona | et de Fransa et de tota Espania (35v 9-10 ; « de Toulouse, de Carcassonne, de France et de l’Espagne » .) À ce propos BENOIT 1938 : 362 rappelle que Saint Apollinaire, évêque de Valence, (en 578), vint prier sur la tombe de saint Genès, dont on a mention chez Prudentius ( « Peristephanos » 4, 35 ; « … teque, praepollens Arelas, habebit, sancte Genesi… » .)
Tout d’abord ils fallait los salesa dedintre et de foras (35v 22 ; « couvrir les morts dedans et dehors de sel » ). Cette opération n’était pas à bon marché, puisque le sel était l’un des biens fondamentaux que l’on taxait davantage (HOCQUET 1990 : 564 s. ; au sujet de la « Camera del sal » de Venise ; AAA 2004 : 86-94). La technique de l’embaument prévoyait la séparation du coeur et des entrailles, qui étaient ensevelis à part, jusqu’à 1299, quand Boniface VIII, par la bulle « Detestandae feritatis »,condamna cette pratique (ALDUC-LE BAGOUSSE 2009 : 410). Si l’on mettait du sel dedintre et de foras, on pourrait dire que l’auteur écrit dans la période avant 1299, mais on ne cite ni d’entrailles ni de coeur ; l’interdiction de Boniface VIII ne semble pas respectée, si l’on lit le traité de chirurgie d’Henry de Mondeville (1306-1320 ; ALDUC-LE BAGOUSSE 2009 : 410), où l’ on parle aussi de macabres interventions pour l’embaument.
Les cadavres devaient être couverts de savon aussi : le savon n’était pas employé ici pour le nettoyage, mais simplement pour le maintien du corps à transporter jusqu’à Arles. On ne connaît pas avec précision le coût de cet embaument, mais son prix devait être élevé pour le sel et pour le savon d’importation de l’Italie ou de l’Espagne (NEWMAN 2001 : 156), car on employait du savon notamment pour le traitement des laines (NEWMAN 2001 : 156) ; cependant on pouvait trouver du savon à bon marché aussi : on prenait de la ceindre, on ajoutait de la graisse de rognon, un peu d’ hydroxyde de potassium et on le faisait bouillir avec de l’huile d’olive (NEWMAN 2001 : 156-157) ; le savon sur le cadavre était un bon isolant pour le garder jusqu’au jour de sa sépulture. Il serait très intéressant d’en traiter l’emploie pour l’hygiène (NEWMAN 2001 : 155-156), au moins pour démystifier l’idée (NEWMAN 2001 : 157 et suivantes), que l’on a de la saleté médiévale. Mais ce qui coûtait encore davantage c’étaient les essences pour parfumer le cadavre.
Après les avoir ben asavonas (35v 23 ; « bien savonnés » ), on mettait les morts dans un vaysel de fust | mot fort sarat (35r 27.28) : il s’agit d’une sorte de bière bien fermée et enduite de poix (ANIBERT 1781 : 388), qui était transportée probablement sur un chariot jusqu’au Roze (35v 3 ; « Rhône » ) pour la faire arriver par fleuve à Arles ; ce vaysel n’allait pas outre (ANIBERT 1781 : 389) puisqu’il était attiré par la virtut del cementeri sant (35v 6 ; « vertu du cimetière saint » ), que Dieus sagret et l’ apella, Alicanps (35v 7 ; « que Dieu consacra et appela » Alicanps). Si cette sorte de bière était bien fermée, c’était à deux buts que l’on visait ; le premier envisageait que l’eau du Rhône ne fît dissoudre le sel et le savon dont on avait embaumé le cadavre ; l’autre but, le plus important, c’était d’éviter le vol du vestiaire et de ce que l’on mettait avec la dépouille. Il faut rappeler le récit chez ANIBERT 1781 : 389 de Gervais de Tilbury : à Beaucaire des voleurs avaient ouvert un vaysel de fust (35r 27) pour prendre l’argent destiné à l’enterrement ou « mortallage » (ANIBERT 1781 : 387) ; or par la virtut del cementeri (35v 6) ; « par la vertu du cimetière » ) les voleurs ne pouvaient plus bouger et on les a portés au supplice. Quand l’argent a été remplacé, le vaysel continua sa route vers Arles, le tonneau fut porté aux Aliscans et le mort fut enseveli. Le « mortallage » avec des cierges existait déjà à Montpellier à la moitié du XIIIe siècle (ANIBERT 1781 : 389), où les « lit des défunts » ou « lits de parade » (ANIBERT 1781 : 389) étaient donnés au chapitre de la cathédrale ; la taxe sur l’enterrement arrivait à la mense épiscopale et au chapitre comme « portion canonique » (ANIBERT 1781 : 390) ; l’imposition de cette dîme n’a pas été acceptée par les arlésiens en dépit de la sentence de 1257 (ANIBERT 1781 : 390 note b) et en défi de l’excommunication (ANIBERT 1781 : 390). Que les rentes fixes du cimetière des Aliscans pouvaient être remarquables, il est confirmé aussi par un acte de 1251, où un malade dans ses dernières volontés prétendait qu’on l’ensevelisse avec son habillement somptueux, à la manière des funérailles que l’on faisait en Italie ; dans le même acte c’étaient l’abbé et les moines de Montmajour qui étaient autorisés à enlever les vêtements des morts avant de les ensevelir (ANIBERT 1781 : 391 note a).
Les funérailles et la sépulture aux Alicanps (35v 7) devaient coûter cher ; c’est pour cela que c’étaient los reyes (35v 12 ; « les rois » ), los avesques, contes et barons (35v 15 ; « les évêques, les contes et les barons » ) qui voulaient être ensevelis en ce cimetière. BENOIT 1938 : 361 rappelle que l’ on y ensevelit les évêques d’Arles : Concordius (374-380/390), Honorât, Ilaire (évêque de 374 à 349) ; on a trouvé aussi la sépulture de Geminus (395-400), l’administrateur des cinq-provinces, et de Tolosanus, au service du proconsul d’armes Anicius Auchenius Bassus (399 ; BENOIT 1938 361). Mais la sainteté de Genès attirait les fidèles qui voulaient être enseveli « ad sanctum martirem » ( « près du saint martyre saint Genès » ), comme la sépulture de « Silvana » démontre (BENOIT 1938 : 362.)
Dans la chapelle de saint Honorât on a des tombeaux du XV siècle, mais il est très difficile de savoir ce qui s’est passé auparavant quand on a pris les pièces les plus belles des sarcophages pour en bâtir d’autres ailleurs.
À propos des rois et des barons, avec toute probabilité l’auteur a lit la « Chanson de Willame » (WEEKS 1905 : 273-276). Il est évident que les rois morts dans la bataille, selon la « Chanson » auraient dû être ensevelis aux Alicanps. La bataille d’Archamp est posée dans les environs d’Orange ou en Espagne (WEEKS 1905 : 268), mais on arrive à la situer près d’Arles (WEEKS 1905 : 268) ; il est très important pour notre manuscrit que la « Chanson » rappelle Barcelone, Orange et laGironde(WEEKS 1905 : 252). On trouve encore que l’église de saint Honorât aux Alicanps « in campis qui vulgariter dicuntur Elysii, habet … coemeterium spaciosum, in cuius sinu corpora infinita requiescunt, qui sub beato Carulo et beato Willelmo et Vitiano nepote eius, triumphali agone peracto, proprio sunt sanguine laureati » ( « l’église de saint Honorât garde un grand cimetière ou il y a beaucoup de personnages, le béate Charles, Guillaume, Vitianus, son neveu, qui après avoir combattu la bataille finale, sont devenus des héros par leur mort » ; WEEKS 1905 : 260 BENOIT 1938 : 367). Peut- être aura-t-on enseveli quelques soldats de n’importe quelle bataille, mais ces témoignages ont suscité la curiosité de l’auteur de l’Histoire de sant Tropheme de L 103, qui a entendu bien raconter la manière d’envoyer les morts aux Alicanps dans un tonneau (35v 05). Par le terme devocion (35v 14) au ton de panégyrique on insiste sur la « piété » pour demander l’attitude de respect pour le lieu dont on va parler comme consacré par Jésus-Christ même. Ce panégyrique n’est pas adressé aux puissants, même si c’était la noblesse qui demandait la sépulture dans les Alicanps, mais aux gens qui avaient un peu d’argent pour faire prier pour leur âme indépendamment de leur condition sociale. On n’a pas de renseignements à ce propos, en raison des dévastation que l’on a faites pendant le Moyen Âge. Évidemment les tombeaux des grand personnages peuvent mieux inviter les gens à se faire ensevelir dans ce cimetière. Si les pauvres se faisaient promettre d’être ensevelis aux Alicanps, même si l’ on n’avait pas d’argent (35v 20-21), il faut bien penser qu’il y avait la renommée que la grand virtut du sementeri sant dérivait de la consécration que Jésus-Christ même en avait faite (36r 20-23) ; la sépulture aux Alicanps devenait donc garantie du salut éternel.
Les chrétiens en Palestine.
Pour introduire la miraculeuse consécration des Alicanps en 36v 01-09 on a une sorte de « credo » ou « profession de foi » pour garantir que la sainteté du cimetière ne s’éloigne pas de la vérité de l’église. C’est donc une petite « histoire du salut » : La pacion et la resureciom de Jhesus Crist, le sant montament et lo d[e]cendement du sant Esperit (36v 1-5). On arrive à la Pentecôte : le saint Esprit enseigna aux apôtres à prêcher Jésus selon les Actes des Apôtres 2, 1.4 : « Comme le jour de la Pentecôte était arrivé, ils étaient tous ensemble au même lieu ; … et tous furent remplis d’Esprit-Saint, et ils se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait de proférer ». Or le nombre de ceux qui se faisaient baptiser augmenta (36v 11-12 ; Actes des Apôtres 2, 41 : « Eux donc, ayant accueilli sa parole, furent baptisés ; et ce jour-là s’adjoignirent environ trois mille personnes » .) Les juifs toutefois commencèrent leur persécution contre les verais crestians (36v 20 ; Actes des Apôtres 11, 26 : « Ce fut à Antioche d’abord que les disciples reçurent le nom de chrétiens » ) : c’est l’une des persécutions contre les chrétiens à Jérusalem : (Actes 12, 01-02) : « Or, en ce temps-là, le roi Hérode fit arrêter quelques-uns des membres de l’Eglise pour les maltraiter. Il fit mourir par le glaive Jacques, le frère de Jean. On allait lapider saint Étienne » ; (Actes 7, 56 : « Ils poussèrent de grands cris, se bouchèrent les oreilles et se jetèrent tous ensemble sur lui ; et après l’avoir entraîné hors de la ville, ils le lapidèrent » .)
Le départ des chrétiens de la Palestine et l’arrivée à Arles.
À ce point de l’histoire de sant Tropheme on trouve l’intervention de Jésus : on comprend bien que sous son inspiration les chrétiens qui ne furent pas tués en Palestine bâtirent un radelz (36v 24 ; « radeau » ) et prirent la mer (36v 29 : à Assisi on en a la merveilleuse fresque de Giotto ; la source de cette légende remonte à Jacobus de Varagine 22, Historia de Sancta Maria Magdalena.)
On pourrait aussi imaginer des fresques médiévales de ce texte : 1) on prend un épave de radeau et on le répare ; 2) les chrétiens persécutés partent de la Palestine et avec l’aide de Dieu arrivent en Provence ou desa (37r 6 ; « deçà » ) de la mer, d’outre-mer, à savoir de la Méditerranée (37r 7) ; la réminiscence classique de l’arrivée d’Énée au bois sacré de Picus (Énéide, VII, 170 s.) cède la place à la description médiévale du désert où il n’y a qu’un bastion avec un autel (37r 05) ; 3) comme l’on verra, ils bâtiront l’église dans un bastion qu’ils trouvent, qui deviendra la ville. Ce qui est intéressant dans les descriptions c’est le typique manque de proportions entre les objets et les personnages, ce qui est véritablement lié au XIIIe siècle et au commencement du XIVe siècle. La fresque imaginaire de 37r 6 nous représente un désert et un bastison ( « bastion » ) avec unautel au dedans : c’est parfaitement la manière médiévale de proposer les personnes et les objets par leur importance sans aucune proportion entre eux. Le bastison et l’autel sont le point de départ pour la fondation de la ville d’Arles, selon ce texte. Pour comprendre ce qui valait le port d’Arles, il faut considérer qu’en 1237 on fait le traité avec Gênes (STOUFF 1986 : 201), avec toutes les conséquences politiques et commerciales qui en dérivaient pour la ville qui allait devenir une commune italienne jusqu’à 1251. Le port a été encore plus important quand Avignon devint la siège de la papauté en 1304. Il y avait aussi toutes les difficultés du port fluvial (STOUFF 1986 : 224-232) pour la boue que le Rhône s’emporte (STOUFF 1986 : 227).
Le monestier (37r 8 ; « monastère » ) : c’est l’Abbaye bénédectine de de Montmajour, fondée par la riche Teucinde en 949 (CONGRÈS 1976 : 185). Le texte fait remonter la fondation du monestier aux premiers chrétiens qui arrivent en France et qui deviennent l’autorité sur laquelle le récit se fonde. L’église du monastère a été dédiée a la honor de la Mayre de Jhesus Crist (37r 8-9 ; « à l’honneur de la Mère de Jésus Christ » ). Sainte Marie Majeure, puis Notre-Dame-de-la-Major, c’était un temple roman jusqu’à 450 ; l’église a été consacrée par Ravennius en 453 à la présence de 34 évêques (DUPORT 1690 : 316).
Doas donas (37r 11 ; « deux femmes » ) ; il ne s’agit ni de sainte Marie de Magdala ni de sainte Marthe (37v 10-12), mais ce sont d’autres femmes que l’on ne nomme pas. Selon LA 1969 : 446 CV, sainte Marthe est morte et a été ensevelie à Tarascon. Le texte entende, sans les nommer, deux femmes de l’évangile de Marc 15,40 : « … Marie de Magdala, et Marie, mère de Jacques le petit et de Josef, et Salomé… » ; d’entre elles on pourrait considérer aussi sainte Marie, la soeur de saint Lazare selon LA 1969 : 409 (XCVI, « Vie de Sainte Marie Madeleine » ) ; ils arrivèrent à Marseille où élurent Lazare évêque de la ville (LA 1969 : 413 XCVI). On n’a pas de nouvelles sur ces deux femmes ensevelies devant l’autel. Il est à croire que c’est sûrement la tentative de confirmer l’importance de l’église en tant que gardienne de ces précieuses reliques, à moins que l’on considère que cette affirmation est à vérifier par l’archéologie.
Le texte rappelle la présence de saint Pierre dans l’évangile de Mt 26, 06-13 ; Mc 14, 03-10 ; Jn 12, 01-11. Évidemment sa présence donne de la certitude pour la foi et pour le témoignage. Comme dans une fresque médiévale, on doit garder les apôtres Pierre et Paul ensemble (37r 15-16) dans la même image.
Le texte rappelle encore une fois les difficultés de sainte Marthe et des autres pour arriver en Provence avec les reliques qu’elle avait emportées de la Palestine. L’allusion aux lieux dangereux (luoc on avie tant de far de 38r 06) rappelle plus les incursions des sarrasins que les persécutions contre les chrétiens. Pour la permanence des sarrasins en Provence et notamment à Arles avant 1000 à voir BIGOT1908 : 18-26 ; il n’est pas facile de trouver des nouvelles précises au sujet de leurs incursions dans les villages isolés ou dans les lieux peu fortifiés de la Provence ; il suffit ici de citer l’appel au roi du Maroc par les hérétiques toulousains pour son intervention en 1211 face aux croisés de la guerre contre les albigeois (1208-1229) et la défaite du roi Miralimomelinus à Las Navas de Toulouse (16 juillet 1212 ; BERLIOZ 1989 : 68-73) ; ce signifie que les rois sarrasins avaient l’habitude de venir en Provence avec leurs armées.
Sant Tropheme et les autres saints
Saint Trophème est considéré au cors sant ( « au saint corps » ; 37r 21) ou sant Tropheme lo bart (37r 21 ; « chanteur ou poète de Dieu ». GAFFIOT 1934 : s.v. « bardus 2 »,) ; entre 588 et 610 Saint Virgile fit bâtir la basilique « en l’honneur du Sauveur et de saint Honorât » (BENOIT 1938 : 363), mais il y avait aussi une chapelle mérovingienne dédiée à saint Tropheme (BENOIT 1938 : 364).
Au sujet de saint Τρόφιμος, saint Tropheme, le texte suit la légende qu’il est arrivé à Arles en 48 envoyé par saint Pierre (DUPORT 1690 : 281) et qu’il a été le premier évêque de la ville. Ses reliques furent transférées en 1152, dans la cathédrale d’Arles, qui prit le nom de Saint-Trophime, au lieu de celui de Saint-Étienne qu’elle portait auparavant.
Sant Maximyn (37r 28) LA 1969 : XCVI 414 ( « Vie de sainte Marie Madeleine » ).
Saint Maximin, selon BS 09 : 28 ( « saint Maximin » ), c’est bien le premier évêque d’Aix-en-Provence, mais en 375, selon la reconstruction de la liste faite par Palenque chez BS 09 : 29 ; en outre il semble que ce sont des légendes de l’abbaye de Vézelay qui ont contribué assez au culte de saint Maximin en tant que disciple de saint Paul (BS 9, 28-29). Sa commémoration selon le Martyrologe romain 228, 1, c’est le 8 juin. Sa renommée de sainteté s’est diffusée à Marseille aussi (BS 09 : 29).
Le rédacteur de la liste des saints qu’il présente en 37r 20-37v 7, dit qu’il les a trouvé legent (37v 05 ; e » n lisant » ) probablement les sources de L 103 et de P 13514 (ZINGARELLI 1901 : 304-307), dont il s’est inspiré pour parler d’évêques qui deviennent pour lui la garantie de la sainteté des Alicanps, même s’ils n’ont pas vécu à l’origine du christianisme, comme il voudrait démontrer.
Saint Isodore ( « Isidore » 37r 24 par assimilation de « i » prétonique à « o » ) ou sant Sille (37r 25) est l’évêque de Séville (560-636). L’église de Saint-Isidore, ou de Saint-Cille (Bourg-Neuf) est mentionnée dès 1123 ; on en a fait un grenier depuis 1733 (BULLETIN 1983 : 14) et en 1944 elle a été détruite par les bombardements. Saint-Isidore de Séville pourrait être abrégé en Saint-Sille (GAZAY 1913 : 6). On comprend bien que la renommée de saint Isidore était très connue, car il a été le dernier père de l’église latine ; sa présence, donc à la scracion | de la gleysa (37 30-31 ; « consécration de l’église » ), comme les autres qui venaient de tous les alentours de la France et de l’Espagne, conférait encore davantage de l’importance aux alyscans.
Anatollis (37r 26) Anatole a été le cinquième évêque de Cahors (a. 450). La lecture « Andéol » par GAZAY 1913 : 7 ne peut pas être acceptée, puisque on trouve clairement Anatollis < « Anatolium » des « Acta Sanctorum ». La chronique du monastère de saint Michel de Verdun (XI siècle ; MGH, « Scriptores », IV, p. 80) remarque que ce fut l’abbé Ermengard, qui avait suivi Charle Magne pendant l’expédition contre les gascons, qui découvrit, pendant le siège de Cahors, le corps d’un saint abandonné dans une sépulture indigne de la renommée de sainteté qu’il avait et l’ abbé le porta donc à son monastère (AS 1858 : 310) ; DUCHESNE 1900 : 45 note, ne considère point ce corps celui du saint évêque. Cependant on a peu de nouvelles précises sur la période de son épiscopat : on connaît sa translation en 778 (AS 1858 : 310), mais la période où il a été l’évêque des « Cadurcenses » (Cahors) devrait remonter au IV siècle, selon AS 1900 : 310, si l’on prend en considération la liste de ses prédécesseurs (AS 1858 : 310). On célébrait la fête de saint Anatole le 8 février et le 21 octobre (AS 1858 : 310). Avec toute probabilité c’est la sainteté d’Anatole qui était bien connue au dehors de Cahors (AS 1858 : 310) et qui en a fait l’un des évêques qui auraient consacré l’église des Alicanps au temps de la Madeleine ; au Moyen Âge on écrit d’histoire selon l’approximation ; le vide est souvent remplacé par des légendes, des récits, des traditions orales qui, si ne remontent pas au vrai historique, par l’étiologie portent à la lueur de la vérité déformée par la tradition orale du peuple. C’est ainsi que saint Anatole, qui certainement n’a pas vécu au premier siècle, est devenu le compagnon de sainte Marie Madeleine.
Sant Estropi (37v 1) < « EUTRŎPĬUm » ; c’est l’évêque d’Aurenga (37v 1 ; « Orange » ). Selon Duchesne 1894 : 257 « Eutropius » est le troisième évêque d’Aurenga en 463, dont la vie a été écrite par Verus, son successeur (Duchesne 1894 : 257 ; AS Maii, VI, Venise 1739 : 699 ; Varin, in Bulletin des Comités historiques, I 1849 : 51-64.) Il était né à Marseille (BS 345) ; il avait été converti par sa femme qui mourut ; ensuite il fut ordonné diacre par Eustase, l’évêque de Marseille et ensuit il devint l’évêque d’Aurenga après saint Juste l’année du commencement du concile d’Arles (463), où il était présent (PL, LVIII, coi. 555 ; BS 345). Il mourut en 494.
Sant Santhornin evesque de Tholoza (37v 2 ; « saint Saturnin, évêque de Toulouse », le premier évêque de la ville (IIIe siècle). Selon la « Passio Saturnini » (entre 420 e il 430 ; BS 11 673) il vint à Toulouse en 250, où l’empereur décréta que les chrétiens adorassent les idoles ; ce texte est historique (BS 11 673), mais en 500 saint Césaire écrit la légende que Saint Saturnin était disciple des apôtres ; encore selon saint Grégoire de Tours fut envoyé par les apôtres en Gaule (BS 11 673). On n’a pas de nouvelles de l’épiscopat de sain Saturnin à Toulouse ; il venait probablement de l’orient (BS 11 676) ; par la Passio on connait que saint Saturnin fut martyrisé, mais ce n’en fut pas Décius l’auteur, mais la révolte contre le chef de la petite communauté chrétienne (BS 11 676) : il n’y avait pas raison de persécuter les chrétiens de Narbonne, car ils étaient presque méconnus (BS 11 677). La narration du martyre de saint Saturnin, qui rend muets les dieux païens de Toulouse, présente un fond de vérité en rapportant que les prêtres païens incitèrent le peuple contre Saturnin pour faire parler encore leurs dieux (BS 11 678) ; saint Saturnin donc fut tué, mais le christianisme triompha et on bâtit une petite chapelle où il a été martyrisé (BS 11 678).
Dans la légende de saint Saturnin on trouve aussi Saint Tropheme : en tant que premier évêque d’Arles avait été métropolite de la région de Vienne er de Narbonne (BS 11 673) ; le premier évêque d’Arles aurait été envoyé par les apôtres : saint Césaire dans son « De Trinitatis Mysterio » rappelle encore saint Trophime en tant qu’envoyé par saint Pierre (BS 11 674). C’est avec lui que la légende cite sant Pal … de Narbona (37v 3 ; BS 11 675) / sant Sierge (37v 5 ; BS 11 675) ; sant Pal est cité aussi par Prudentius (Peristephanon 4, 35 : « … Paulo speciosa Narbo … » ; pour sant Pal « … s’élève la benne Narbonne… ». À ce propos, il faut dire que sant Sierge (37v 05) / Saint Paul de Narbonne (IIIème siècle) a été le premier évêque de cette ville ; il est nommé Sierge en 37v 05, mais il s’agit du même personnage ; selon GRAY-FOW 2006 : 159 il était le proconsul L. Sergius Paullus, l’homme avisé des Actes des Apôtres 13, 7 ; Lucius Sergius rencontra saint Paul à Chypre (in 46-48 ; GRAY-FOW 2006 : 159), se convertit au christianisme (GRAY-FOW 2006 : 157) et devint l’évêque de Narbonne. On lui avait dédié une église aux Alicanps (DUPORT 1690 : 407). Le texte le considère évêque de Limoges ; probablement le copiste n’a écrit ni Narbonne (diocèse de Saint Serge) ni Martial (évêque du diocèse de Limoges), comme l’on trouve chez P 13514 (ZINGARELLI 1901 : 305.314 ; BS 11 675).
Sant Front (37v 4), Saint Fronton. BS 5, et DUCHESNE1900 : 23 ne dénotent que peu de conviction sur le personnage historique de saint Front. Il était renommé pour le miracle qui se passa dans l’église où il était enseveli : saint Gaugericus (saint Géry) pendant sa visite à Presiragor (37v 04 ; < « Petrogoricas » ; LA 1969 : CV 446 ; « vie de sainte Marthe » ) alla devant le sépulcre de saint Front et pensa bien de consigner sa crosse aux ministres, qui étaient plus loin ; or la crosse ne tomba pas et saint Géry remercia Dieu pour ce miracle de saint Front (VII siècle ; AB VII 394 ; BS, 5, « s. Front » ). BS 5 : 1288-1291 rapporte encore la vie légendaire de saint Front, qui aurait été contemporain des apôtres ; il serait né à « Linocassium » (Lenquais ; Dordogne), et aurait appris à lire et à écrire et à chanter les psaumes âgé de sept ans ; ensuite à cause de la persécution du proconsul Squirin, saint Front alla en Egypte ; il demeura avec l’ermite Apollonios / Ammone (Vita Patrum chez BS 5 : 1288-1291). Saint Front s’éloigna ensuite de l’Egypte et arriva a Rome, où saint Pierre l’envoya en tant qu’évêque de Presiragor (Périgaud) avec le prêtre George ; quand le prêtre mourut, il retourna à Rome et saint Pierre lui donna sa crosse, par laquelle il ressuscita le prêtre George devant les païens qui se convertirent. Il rentra à Presiragor, mais Squirin le persécuta encore ; Saint Front alla en exile à « Noioialus » (Nojals-et-Clotte). Comme Saint Front n’avait rien à manger, un ange obligea Squirin à envoyer à lui et à ses compagnon soixante-dix chameaux, qui retourneront eux-mêmes à Squirin, qui se convertit avec tout son peuple (BS 5 : 1288-1291). Si la légende rapporte beaucoup d’imaginaire, il faut bien penser que la renommée de saint Front était telle qu’au XIVe siècle la bénédiction de cet évêques et de ses autres saints compagnons avait rendu les Alicanps un lieu où la sépulture était synonyme d’avoir gagné le salut pour entrer au paradis.
La consécration de l’église et des Aliscans
Avec les saints évêques il y avait aussi deux femmes : Maria Maudalena (37v 10 ; « Magdalēna » devient« Maldalēna » et enfin « Maudalēna » ) et Marta la bona ostaliera (37v 12), la soeur de sainte Marie ; les deux femmes ont invité Jésus chez elles (Lc 10, 38-42 : « … une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison ; elle avait une soeur, appelée Marie… » .) Il n’est pas possible que ces évêques du IIIème siècle soient contemporains de Marie de Magdala. Le panégyrique du cimetières comporte la célébration de tous ces saints comme s’ils étaient tous contemporains.
Marthe venguet (37v 14) ; « elle tua » ) un dragon ; on en fait mention en LA 1969 : C, 444 ; « vie de sainte Marthe » ) : « draco quidam, medius animal, medius piscis, grossior bove, longior equo, habens dentes ut spata, cornua, binis parmis ex utraque parte munitus, qui latensia flumine omnes transeuntes perimebat et naves submergebat » ( « un dragon, moitié animal et moitié poisson, plus grand qu’un boeuf, plus long qu’un cheval, qui avait des dents comme une épée, des cors, deux écus sur les deux côtés, qui tuait tous ceux qui cherchaient à passer la rivière et détruisait les navires ». Ce monstre était né du Léviathan et par le feu de sa bouche brûlait ce qu’il trouvait ; sainte Marthe le tua en jetant sur lui de l’eau bénite ; ce dragon était appelé Tarasconus (LA 1969 : C, 444). Aqui (37v 16 ; « ici », à Tarascon) on bâtit une gleysa (38r 14 ; « église » ) « … ad honorem Mariae semper virginis magna aedificata basilica… » ( « après avoir bâti ici une grande basilique en l’honneur de sainte Marie toujours Vierge » .) Marthe larmes avia (37v 21 ; « elle pleurait » ; dans l’évangile de Jn 11, 33 c’est Marie qui pleure : « … Jésus voyant pleurer Marie … » .) Sainte Marthe, donc, appelle à Tarascon Sant Trophème, Saint Estropi et saint Maximin (37v 25-27) pour accomplir lo sagrament | de la gleysa et tout lo compliment (38r 7-8 ; « la consécration de l’église avec tout son rite » .) Les évêques laisero perdom (37v 31 ; ils décrétèrent l’indulgence pour ceux qui venaient visiter l’église et devaient faire de la pénitence qui leur avait été donnée depuis l’absolution (PICASSO 1986 : 71 ; à voir la note au sujet de avian de35r 15.)
Tout d’un coup il se passe que san Front et san Pal de Narbona | et sant Sierges, sant Saturnin de Tholoza vengron ensens per sant espirament (38r 16 ; « se trouvèrent ensemble par inspiration divine » ) avecsaint Tropheme ; en ce moment els viron Jhesus Crist nostre Senhor (38v 2 ; « il virent notre seigneur Jésus Christ » ), qui avec eux consacra les Alyscans (38r 16-19). Le texte considère le cinq évêques comme des apôtres qui l’avian vist per longa sazon (38v 8 ; « l’avaient connu pendant longtemps » ) et après sa résurrection allèrent prêcher l’évangile (38v 11), selon la référence à Mc 16,14.20 ( « Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu’ils étaient à table : il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru à ceux qui l’avaient contemplé ressuscité. … Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient » .) Évidemment la présence de Jésus Christ garantit que le lieu saint pouvait porter le salut de l’ âme.
La sacraciom des Aliscans (36r 20) faite par Jésus Christ a le pouvoir de (descasar de 39r 09) tous les mauvais esprits qui y habitaient et qui sont représentés par la gran malicia (39r 6), qui rappelle Lc 8, 26-31 : comme il se passe aux vers 39r 08-09, Jésus ne fait qu’un exorcisme contre les démons. Après la consécration du cimetière Jèsus montet (39r 15) au ciel, comme on trouve en Lc 24, 53, devant ses disciples, à savoir les cinq évêques de 38r 16 : san Front et san Pal de Narbona | et sant Sierges, sant Saturnin de Tholoza. Le montament (36v 3) C’est l’ascension de Jésus au ciel. En 36v 01-09 on a une sorte de credo ou profession de foi pour garantir que la sainteté du cimetière ne s’éloigne pas de la vérité de l’église pour exclure tout soupçon d’hérésie, notamment le catharisme, qui était très diffusé au Midi. Cette petite histoire du salut est employée par l’auteur pour introduire la miraculeuse consécration des Aliscans.
Ensuite les saints évêques consacrèrent un petit autel en marbre (39v 1-2) sur le lieu de l’ascension de Jésus et y écrivirent en grec les noms des apôtres ; saint Tropheme célébra la messe et tous allèrent chez soi. La conclusion du texte c’est de souhaiter que l’on fasse bien des prières aux Aliscans, de y célébrer la messe et d’y réciter les psaumes : l’invitation à la prière suit le panégyrique des saints qui les ont consacrés ; c’est en conclusion l’air de mystère qui a inspiré la chanson de geste de Guillaume d’Orange et l’art merveilleux de Van Gogh.
À remarquer
Au (36r 23) : ce n’est pas la distration de « o », mais c’est la prononciation de la forme de l’article « ĭlle > il [eał] > al > au » précedent à « o », l’un des articles de l’occitan, l’article du portugais et du dialecte de Naples en Italie.
Sela (38r 1) : <«*ce-ĭllă > sella» par évanouissement de «-ĭ-»
Confes (38v 24) : le participe CŎNFĔSSUm dérive directement du latin est sûrement plus ancien que « *cŏnfĕssātum < *cŏnfĕssāre ».
Cognegut : ce verbe maintient le groupe « -gn- » du latin « CŎGNŌSCĔRE », qui remarque une certaine ancienneté du terme sans point envisager d’amélioration du texte par l’auteur savant.
Letras grecas (39v 8) : on rappelle que aux Aliscans il y a des sarcophages qui gardent des inscriptions en grec (LE BLANT 1878 : XXIII, XXIV) ; on pourrait aussi poser la question si la lettre « E » dont parle BENOIT 1938 : 375 puisse être du grec, ou considérée telle, regardant notamment à Plutarque « De E delfico » 386E.
Messa (35r 27 ; messa[n])est la 6ème du parfait « *messi de MĬTTERE » avec la désinence en « -ant- » au lieu de « -rent- ». Ce parfait en « -si », à savoir « *mĭtsi > messi par change roman « -ĭ- > « e- »,est identique « messano [’mẹssanọ] » (ils mirent) dans le langage vernaculaire à Pistoia, Prato et Florence en Italie.
Mostron : ce verbe est identique en vernaculaire de Toscana (ROHLFS 1967-1969 : II, 310, § 565) ; on trouve la désinence « -onno » aussi chez Dante ( « De vulgari eloquentia” XIII : « bene andonno li fanti di Fiorenza per Pisa » ).A voir la note pour messa(n) (35r 27).
Pover (38v 7) Le mot signifie ici nécessité. La référence à Jn 21, 12 rappelle qu’il n’y a pas de nécessité de demander qui c’ est le Seigneur.
Patisme (37r 19) « BĂPTĬSMUm » (REW 937a) présente le même change « b- > p- » que « bastison » > pastison (Ir 12).
Qu’el (38r 14) La syntaxe est ici un peu défaillante ; on s’attendrait quand ou le participe du masculin accordé avec qu’ (à savoir luoc de 38r 13), comme il se passe en P 13514 (ZINGARELLI 1901 : 315).
Rédaction
On peut lire les lignes hors-texte de 39v 2-3 en haut à gauche je suis de mon maitre servut (j’ai prêté le service à mon seigneur » ) ; parallèlement en haut à droite 39v 1 on trouve je suis de m[on] misser (moi, je suis de mon seigneur » ; au pied du texte de la même feuille 39v 33 il y a un gribouillage très difficile à déchiffrer : on pourrait lire cinq[ue] cin[… ] et la ligne 39v 34 pourrait être la signature Phelip scripsit ( « Philip l’a rédigé » ), mais les éclaboussures de l’encre ne permettent pas de lire correctement ; cependant cette signature de main différente ne donne point de renseignements supplémentaires sur la datation du manuscrit.
An lo (37r 21 ; « avec le » ) ; Le trait tyronian sur le l donne la lecture anls, qui est à entendre an les/los/els (avec eux) ; si l’on lit auls (aux), ce serait une faute de lecture de la source, mais on ne comprendrait pas le sens.
« An ls » > an lo (37r 21) : il s’agit clairement d’une faute du rédacteur, qui a écrit « -s » au lieu de « -o » .
Dou (36v 3) a été lu par le rédacteur « don », que l’on pourrait lire « d’on (d’un) » ou « dont » sans aucune signification. Le récurrences de dou « du » chez COM2 (s. v. « Dou » ) ne sont que quatre, mais elles suffisent à témoigner la signification de la prépositions articulée dou « du » .
Aquela 38r 5 : Ce pronom ne peut pas être ici du pluriel aquelas comme on lit sur le texte ; le « -s » a été entendu en accord avec le suivant am d’autres.
Consels dels ansians et com prengua | espels (35r2.3) : On s’attendrait la graphie conselhs, et dans le vers suivant espelhs. Il est à remarquer la rime entre les deux mots au commencement du vers.
Filla (39r 24) au lieu de « filha » .
Levet (39r 12) / lavet c’est évidemment une faute de rédaction pour écrire levet, dans le contexte de l’ascension au ciel de Jésus qui leva ses mains pour bénir les apôtres.
Renes (35v 29) / Reyes. En s’attendrait « reyes » par la raison que le « -n- » peut être écrit comme un « -y- ». On pourrait penser aussi à « -n- » en tant que consonne euphonique, mais ce serait un exemple plus unique que rare.
Sieu (38r 4) ; il est évident que siemu c’est la faute du rédacteur.
Références aux Évangiles
Figuras (39r 2) Lc 8, 26-31 parle des esprits impures de la légion qui s’empare de l’homme qui « …était possédé par des démons, qui depuis longtemps ne portait aucun vêtement et qui ne demeurait pas dans une maison, mais dans les tombeaux … (Lc 8, 27.)
On doit entendre levet au lieu de lavet (39r 12) ce qui est le geste de bénédiction de Jésus quand allait monter au ciel (Lc 24,50-53) : « … Et il les emmena jusque vers Béthanie, et, levant les mains, il les bénit. Et tandis qu’il les bénissait, il s’éloigna d’eux, et il était enlevé vers le ciel. »
Naturas (39r 3) Le change « de la nature » signifierait que l’homme possédé par les démons fait des actions folles. Lc 8, 29 : « …Bien des fois en effet il s’en était emparé, et on le tenait lié avec des chaînes et des entraves, bien gardé, mais, rompant les liens, il était poussé par le démon dans les lieux déserts » (Lc 9, 27-41 au sujet de l’épileptique guéri par Jésus.) Cependant le sens de ces verses semble remarquer que ces esprits passaient par le cimetière et faziam foras lur sens isir (39r 04 ; « faisaient devenir fous » ) les gens qui y allaient.
Sepulcres (38v 27) Mc 5, 1-20 : « … Comme il venait de sortir de la barque, vint à sa rencontre, (sortant) des tombeaux, un homme possédé d’un esprit impur, qui avait sa demeure dans les tombeaux » ; ANIBERT 1781 : 387 cite Gervais de Tilbury (1155-1234) qui exprime l’idée que les morts des Alyscamps sont complètement libres de tout démon qui « demeure dans les tombeaux. »
Montet (39r 15) : on rappelle ici l’ascension de Jésus au ciel (Lc 24, 53) pour rendre les Alyscans, encore plus sacrés.
En mieh de ellos (38v 3) la référence à Luc 24, 36 est très évidente : « …Lui-même fut présent au milieu d’eux… » .
E ha mynga non layset demandar (38v 7) trouve son parallèle en Jn 21, 12 : « … Ils savaient qu’il était le Seigneur… » .
Per longa sazon (38v 8) : Ce sont les mêmes mots des Actes des Apôtres 1, 21 pour l’élection de Matthias : « …les hommes qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu avec nous … (Actes des Apôtres 1, 21-22) … À partir du baptême de Jean jusqu’au jour où il a été enlevé d’auprès de nous, il y en ait un de ceux-là qui devienne avec nous témoin de sa résurrection.
Étymologies
Acetet (s’) (39r 16) ; le parfait de « *assĕdĭtāre (REW 722) > asseditavit > asseditat > asseditet » devient « asse[di̯i]tar » par germination de « -i̯- » dans le groupe « -di̯- ». À son tour « asse[di̯i]tet » devient « asse[i̯i]et » par perte de « -d- » intervocalique ou absorbé par « -i̯- » dans le son interdental et de « -t- » intervocalique ; encore « asse[i̯i]et » perd le « -e- » en position faible et devient « ass[i̯i]et > ass[Ӡ]et », entendu comme « a[ssӠ]et > a[∫i̯Ӡ]et », où l’on a la distinction des deux sons interdentaux « a[sc]etet » et enfin acetet.
Alicanps (35v 7) : « in campis qui vulgariter dicuntur Elysii » (dans les champs que l’on appelle Elysii » ), que l’on trouve dans une lettre de l’archevêque d’Arles Michel de Morèze en 1203 ; WEEKS 1905 : 260). « *Ēlysĭōscampōs » devient « alysioscampos » par change de « Ē > e > a » à la même manière que « *eleemŏsyna » (REW 2839) devient « alemosina (REW 2839. 2) > almosne » par chute de « -e- » et de « -i- »,après le changede la désinence latine « -A > -e » ; enfin « -l- » devient « -u- » avec le résultat « aumosne> aumône ». « *Ēlysĭōscampōs » perd les voyelle atoniques « -ĭō-> -ĭŏ- > ø », et « -Ē- > -e- » change en « -a- » à la manière de « alemosina » ; on a donc « alyscampos »,où « -o- » s’évanuit avec le résultat « alyscamps » ou alyscans si « -p- » se perd devant la consonne sibilante.
Alons (35v 16) ; « *adlŏngos > alongs » > alons ( « allongés » ), par change de « dl > ll > l » ; la consonne gutturale s’évanouit devant la sibilante « -g- » > ø après lachute de « -o » de la désinence.
Anatollis (37r 26) dérive de« *Anatolium » qui présente redoublement de « -l- » en conséquencede l’ hiatusde « Anatolii̯um », qui devient « Anatol[s∫i̯i] » après la chute de « -um » ; on a « Anatol[s∫i̯i] > Anatol[i̯is∫] > Anato[λi̯is∫] » et enfin Anatollis par assimilation « -λi̯- > -ll- » et par simplification des sibilantes « -s∫ – > -s- ».
Antichz (36r 2) ; Le « -h- »ne représente point de graphies particulières : il s’agit du résultat de l’évolution de « ĂNTĪCUm (REW 504) > antikw > antiki̯w > anti[c∫i̯w] > antic[χ] »,qui devient « antic[ch] » par prédominance de l’élément guttural qui se simplifie, aboutissant à « anticch > antich » (pluriel « antichz » ).
Antuci (35r 6) ; la lecture « l’antic » de P 13514 (ZINGARELLI 1901 : 305) est plus récente, parce que l’antuci met en évidencele « temps anciens » plus que « les anciens » : on veut dire que les Aliscans ont leur grande histoire qui remonte aux temps des premiers chrétiens, comme le texte va dire. « *Ăntĕŏbvĭum » perd sa desinence « -um > ø » et« –ĕ- » s’évanouit, avecle « -ŏ- » ; le résultat est « antŏbvĭ > antopvi » où « -pv- » rend velaire « -v- > -u- »,àsavoir« -pv- > -pw-/ bw– / vw– », qui devient « -gw– », avec la possibilité pour la consonne de varier entre « p/b/v/g ». On trouve par exemple « AQUA », qui devient « avwa > apwa > apa » en roumain ; « agwva > awa > ewe > eaue > eau » en français (pour le détail à voir ZINK 1986 : 149) ; le cas plus rare « pw > gw » est présent dans un document ladin qui parle de « ser Firigo< Filipo < Phĭlippum » (AAA 2002 : 177 ; il est l’un des propriétaires de terrains en Cadore, près de Belluno ; on trouve encore « Firigo de Lanconio » à savoir Philippe d’Alençon, 1339 – 1397 ; AAA 2004 46-49). « Antopwi > antovwi > antovwi > antuuwi » par assimilation « -o- > -u- » devient « antugwi » ; par perte de la vélarisation on a « antugi » et enfin antuci par perte de sonorosation de « -g- > -c- ». « Antuuwi » devient le catalan « antuvi » par simplification de « -uuw– > -u- » .
Apenas (35v 16) « *Ădp(o)enas (COM 2 : s. v. « adpenas> apenas ».
Apersoupus (37v 25) ; de « ăppĕrcĭpĕre » on a le participe parfait « *apperceputos ». Apersoupus est le résultat de la degémination de « -pp- > -p- » et du change de « -ce- > -ci̯e- > -c[s∫i̯e]- > -se- » par prédominance de la sibilante dans le groupe interdental ; enfin « aperc[s∫i̯e]putos » devient « aperc[s∫i̯e]putos > aperserseuutos » par le change « -p- > -b/v- > -u- », avec le résultat « aperserseouos » > apersersoupus par le change « -u > p- », par chute de « -e- » en position faible, de la dentale devant « -s- » et de la voyelle « -o- » de la désinence.
Arll (35v 24), Arlle (37r 22 ; 38r 22) c’est « Arles ». La fondation de la ville Arles remonte à la civilisation gauloise selon plusieurs auteurs, dont on porte par exemple GASTAL 2003 : 28.59.188, qui en trouve l’étymologie « are- » ( « près de » ) et « late » : ( « plaine » ), mais on pourrait aussi le traduire « près de l’eau », comme DAUZAT 1979 : 28 entend. Que la fondation de la ville puisse être celtique, l’on peut bien le comprendre, mais ce qui est difficile à démontrer c’est l’origine celtique du nom de la ville. Selon BLANCHET 2003 : 6 « Arelátes » ne serait que la dénomination ligure des habitants : le suffixe provençal « -en(c) /-enco » sert à nommer les habitants d’un lieu,et serait d’origine ligure ( « Arles > arlaten, arlatenco », comme « Carpentras > carpentrassen, carpentrassenco » ; « Draguignan > draguignanen, draguignanenco » ; Cassis > cassiden, cassidenco d’où en français cassidain, cassidaine BLANCHET 2003) ; ça ne suffit pas à démontrer que l’origine du nom de la ville soit ligure. DAUZAT 1979 : 27-29 fait remonter « Arelátes » aux éléments indo-européens « ar–el » et à un suffixe pré-celtique « -ate ». Ls graphie Arll (35v 24), Arlle (37r 22 ; 38r 22) dérive de la probable prononciation du rédacteur, mais il est très difficile de démontrer les trois occurrences de la liquide géminée, ce qui ne peut pas être attribué à la faute du rédacteur.
La question se pose devant les vers de Avienus (IV siècle av. J.C.), qui reporte « Arelátes », Arles, mais il dit que les grecs au IIIe siècle l’appelaient « Theliné » : « … et óccidéntem cóntuéns, evólvitúr | patulásque harénas quínque súlcat hóstiís | Arelátes íllic cívitás attóllitúr | Theliné vocáta sub prióre saéculó | Graio íncolente múlta… » (Avienus 1977 : « Ora Maritima », 679-684 ; « Et en s’étendant vers l’occident (le Rhône) s’écoule par de larges îlots de sables et forme cinq bouches. Ici se dresse la ville d’ « Arelátes » / Ἀρελᾶτε (Arles), appelée avant un siècle ‹Teline›, quand les grecs l’habitaient. Le conteste nous a amené à parler assez beaucoup du Rhône » .) Or la plupart des auteurs, se fondant sur un dérivatif de θήλυς, arrivent à la traduction « mamelle » ou quelque chose de la même signification, dont on ne comprend pas le conteste. La question principale ce serait donc que, selon Avienus, sous la domination des grecs (phocéens), le nom de la ville aurait changé en « Arelátes », ce qui est un contresens, car les grecs auraient renoncé à leur dénomination de la ville pour en accepter celle qui aurait été celtique, même s’il est vrai que les premiers habitants d’Arles c’étaient les gaulois.
Or il faut se poser la question si « Theliné » c’est vraiment un mot du grec.
Tout d’abord il faut bien lire le trimètre ïambique d’Avienus : « Theliné » est juste un tribraque où le dernier « -é » pourrait correspondre à un « -η » en grec, qui par conséquence devient oxytone ; cependant le premier « -e- » de « Theliné » doit être bref en tant que la première syllabe du tribraque.
Une autre question va se poser à propos de la désinence « -é » de « Theliné » : la syllabe « -né- » / « -νὴ » grec, pourrait dériver d’un nom étranger qui finissait en « -a », comme par exemple l’étrusque « thèlina », dont Avienus connaissait la prononciation grecque en en faisant l’anapeste avec le « η » au lieu de « ε », qui n’aurait pas été du grec ; mais rien ne s’oppose qu’ Avienus ait considéré brève la voyelle de la désinence. « Thil » étrusque se compose donc de « Thi- » et de « -il », qui détermine un nom d’action du droit de « pouvoir prendre de l’eau » FACCHETTI 2001 : 184 ; on rappelle que l’hypothétique « Thil(i)na » / « Thèlina » ne serait qu’ un dignitaire étrusque qui aurait donné son nom à la ville ; la certitude reste que les étrusques avaient leurs bases commerciales sur les côtes du Midi jusqu’en Espagne et que l’étrusque « Massiliai » (FACCHETTI 2001 : 217-220), en grec Μασσᾰλία, a accueilli depuis le 7e siècle les colons phocéens.
À propos de « Arelátes » / Ἀρελᾶτε (Arles) on pourrait bien garder la racine celte « are- » ( « eau » ) et « late » : ( « plaine » ), ou « ar–el » et « -ate », mais il faut tenir compte aussi de la présence grecque ; encore Ἀρέθουσα ( « Arèthusa » ) dérive de la racine du verbe grec ἄρδω ( « àrdo », « irriguer » ), même si la question est encore débattue ; il y a en grec le verbe ἐλαύνω , qui a son adjectif verbal ἐλατὸς ( « elatòs » ), ἐλατὴ ( « elatè » ), ἐλατὴν ( « elatòn » ) ; la racine « ar- » et le féminin ἐλατὴ ( « elatè » ) correspondraient à « Ἀρελᾶτε » si le « ᾶ- » n’était pas long ; la signification serait « eau qui s’écoule et se répand » .
Aurenga ([ɔw’ɾenʒa] 37v 1 ; « Orange » ) et son étymologie a été discuté par NÈGRE 1990 : 56, qui présente la liste diachronique du nom. Ses précieuses observations méritent bien d’être prises en considération : il faut bien penser que « Ἀραυσίων » [arausìon] de Strabon, 4, 1, 11 c’est bien « Arausĭo Secundanorum » de Pline l’Ancien N. H. III, 36 et CIL 12, 1567, dont tous les autres variantes sont dérivées, que NÈGRE 1990 : 56 reporte avec précision. On ne peut pas faire d’observation sur l’origine prélatine d’ « ARAUSĬŌNEm », mais il faut bien remarquer que dans le groupe « [-nʒ-] », tout que l’on en accepte la métathèse « *arausi- > *aurasi- », la présence de « -n- » n’aurait point d’explication. Or la prononciation romane d’ « Arausion » devient « [a’raβ∫ion] > [a’rab∫i̯o] > [a’rabʒo] » par prédominance de de la palatale dans le groupe avec le « -i̯- » en hiatus ; la perte de « -n- » reste typique du catalan et en ce cas de l’occitan ; à ce point c’est l’habitude romane d’insérer la consonne « n/m » devant « -b- », comme l’on trouve en « *en-sĭmŭl > ensemble », en « SĬMŬLĀRE > sembler » et en « *cămĕra > chambre ». Cependant « Araura » et « Arauris > Hérault » ne présentent aucune métathèse, ce qui porte à penser que la syllabe initiale « Ar- » est devenue « Er- pour d’autres motivations inconnues qui ont déterminé la prononciation aussi « [a’rab∫i̯o] > [a’rabʒo] > [o’rabʒo] > orange » où « o- » ne dériverait pas nécessairement de « au- ».
Bathegeron (36v 11) « *Băptĭzerunt < BĂPTĬZĀRE » présente la graphie « -thi[ϑi]- » qui dérive de « [-t∫i̯i-] < [-ts∫i̯i-] », et qui n’est pas devenue encore -[ts∫i̯-] [-ϑ∫i̯-] > « -d- » par prédominance de la dentale sonorisé. Au sujet de « -ge- < -ze- », on trouve que le son « [-∫i̯e-] » de « -ze- » devient « [-i̯∫e-] > -je- / -ge- » avec le résultat bathegeron,avec le change « -i- > – e- » .
Byennas (35v 18) : « BĔNNA » (GAFFIOT 1934 : s. v. « benna » )est un mot franchique ; REW 1035 ; c’ est un grand panier sur quatre roues. Le change « -Ĕ- » > « -ie- » est roman.
Carsona (35v9); « Carcassona < Julia CARCASŌNAm < Carsac » (celtique) a changé, par métathèse de « c/s > s/c », en « Carsac > carcas » avec l’indicatif de ville « -na » avec le résultat en latin « CARCASŌNAm » .
Coynoisom (35r 13) : on trouve l’isomorphe dans le « Jeus de sainte Agnes » (COM2 s. v. « conoisans », du XIVème siècle) ; la presence de « -y- » pourrait être la faute du copiste qui a lu « -yn- » au lieu de « -nh- < [ni̯] » pour ensenher (36v 08 ; 37r 18 ; senher (37v 19), senhet (38v 16), senhor (38v 02. 15 ; 39r 07), senhors (39v 16) ; il faut remarquer que companniera (37v 13) et maniat (38v 12) n’ont pas de nh. Encore, « CŎGNŌSCĔRE » (REW 2031) devient « coni̯osci̯ere »,où un « -i̯- » se produit dans « -no – > -ni̯o- »,qui parla métathèse devient « -i̯no- » ; avec la vocalisation de « [-i̯-] > -i- » on arrive à > « -ino- », à savoir « coinostere » > « coynostre » ; au sujet du groupe « -sci̯ere » de « coni̯osci̯ere »,avec le change « [-∫ti̯-] > [-i̯∫t-] » et avec le résultat « conoistere », on renvoie à ce que l’on a dit à propos de « naistere » (naître) dans la note de puscan (25r 17).La désinence de la 4ère personne coynosom < « < CŎGNŌSCĬMUS » devient « coynoscioms / coyno[∫cti̯]oms »,où « [-∫ti̯-] » devient « [-∫si̯-] » par prédominance del’élément sibilant ; par métathèse on a « -[i∫̯s]- » ; la vocalisation de « -i̯ – > -i- » produit« –i[∫̯s]- » > – iss- »,ensuite dégéminé en « -s- »,avec le résultat « coynoissom » > coynoisom. Ce que l’on a dit aboutit à la formulation d’une certaine ancienneté de ce verbe, qui est survécu aux transformations postérieures au XIVe siècle.
Dechat (35r 7 « < DĬCTĀTUm » ; REW 2831). Le terme est poétique.
Dis (35r 7) ; ce n’est pas une faute au lieu de « dit » ou « dich » ( « < DĪCTUm < DĪCĔRE » ) ; on rappelle que « -ĪCT- » devient « -ici- » par vocalisation de « -T- » et ensuite « -ici̯- » par germination de la semi-consonne, avec le résultat « -[-ici̯-] > [-ic∫-] > [-iχ-] > -ich- » par prédominance de « -c- » ; on a aussi « [-ic∫-] > [-i∫c-] > -is- » par prédominance de « -s- », avec le résultat dis,selon les règles présentées à propos de faihs (35r 03).
Desenperon (36r 13 « < *dĭsĭmpārāre » ) : la faute est attribué à ceux qui ont abandonné le service de l’autel (36r 13) pour avoir de l’argent pour lur desport et per lur calvalca (36r 12 ; « pour leur amusement et pour leur chevaucher » ).
Digz (35v 26) < « DĪCTUm » ; il est à voir ce que l’on a dit pour facg (31r 11). Au sujet de « -i- » bref ou long, il faut rappeler que ici on a « -i- » au lieu de « -e- » comme en italien ditto (Dante, Petrarca, Boccaccio, assez diffus).
Enblanns (36r 9) : en « *ĭnvŏlāntes > emblantes » « –ĭ- » devient « -e- » et « -ŏ- » s’évanuit ; dans le groupe « -nns- < -nts- » on a assimilation de la dentale à la nasale « -nt- > -nn- » .
Encaros (35v 8) ; « *Ĭnquāhōras » devient « enquaroas » par le change « Ĭ-> e- » et « -quā- > -ka- > -ca- » ; pour éviter le hiatus on déplace « -r/h- » avec le résultat « encaroas »,qui perd le « -a- » en position faible et devient encaros.
Espels (35r 3) ; « SPĔCŬLUm », qui signifie ici « exemple »,et consel (35r 6 ; « < CŎNSĬLĬUm » du vers précédent, présentent tous les deux le résultat « -l- » au lieu de « -lh- »,qui devrait dériver de « [li̯] ». Le « -C- » de « SPĔCŬLUm » se vocalise en « -i- » et le « -Ŭ- » s’évanouit, avec le résultat « spel », qui prend naturellement le « -e- » prothétique et perd « -Um ». « CŎNSĬLĬUm » devient consels par la perte de « -Um » et par le change « Ĭ > e » ; or « -Elĭ- [-eli̯-] > [-eli̯∫-] » par metathèse de « -i̯– » devient « [-ei̯∫l-] » avec vocalisation « –i̯ > i- » et assimilation de l’élément interdental avec « -i- » prévalent, à savoir « [eiil] > [eil] » ; le résultat est conseil en français ; en occitan « [-li̯∫-] » produit l’assimilation de « [-li̯∫-] » à « – l- » avec le résultat « – ll- > -l- [ʎ] », d’ espel et de consel, ou en « -lh- », pour rappeler la prononciation palatalisée de « -l- [li̯∫] ». En catalan « -ll- [ʎ] » reste écrit tel quel « consell » (à voir la note pur pregueron de 4r 18). En occitan on trouve aussi « fach » (L103 5v 16 ; « fait » ), et facg de 31r 11 ; on peut bien expliquer la graphie de ce mot : par la vocalisation de « -ct- > -ci̯- » de « FĂCTUm » on a « – [c∫i̯]- » ; par métathèse « [-c∫i̯]- > -[-i̯c∫]- » on a « [-i̯c∫-] > [-i̯χ-] » ; enfin après la vocalisation de « -i̯- », « –[χ-] » devient un son aspiré écrit « -h- » correspondant à peu près à l’espagnol « j[χ] » .
Estropi (37v 1) ; « EUTRŎPĬUm » devient Estropi après la chute de la désinence latine et le change « -U– » > « -v– », qui prend son interdental « -f– », qui devant dental devient sibilant, à savoir « Evtropi > Eftropi » > Estropi.
Fasiam (36r 2) « FĂCĬĒBANT » ne présente pas la désinence –esa,de portesain (35v 24) ; le groupe « -CĬĒ- » (avec l’hiatus) change en « [-∫i̯e-] > [-si-] > si » ; le « -e–, < -Ē- » est considéré bref.
Fihels (36r 1) et mieh (38v 3 ; la rime à moitié vers est intéressante) ; il est important de remarquer l’évolution de « -DĒ- » de « FĬDĒLEm » dont on trouve un parallèle aussi dans le catalan « sehiut » (SENTÈNCIA 1374 : 6, fol 4r 15) < SĔDŪTUm », qui devient « sĕdi̯ūtum » par la germination de « -i̯- » dans la syllabe « -DŪ- », comme il se passe pour « -DĒ- > -di̯e- » (il ne s’agit pas de diphtongaison anomale « -Ē- > -ie- » ; AAA 2004 : 65-67) ; l’occitan, comme le catalan, au lieu de changer « -DŪ- > -die- > -z-e », présente l’évolution « fidi̯el > fi[ds∫i̯]el, > fi[s∫i̯]el » par la chute de la dentale ; a ce point on devrait avoir « fizel », mais « [-s∫i̯-] » devient « [i̯s∫] > [i̯∫] », aboutissant à « [-i̯∫-] > -[i̯χ-] » et enfin à « -ihe- », à savoir fihels.
Gaie (35r 24) : Le germanique « wadi » (REW 9474) devient « gwadi » par la vélarisation « w > gw », qui perd l’élément vocalique « w » ; « gadi » prend terminaison romane et devient « gadia » ou « gadio », qui aboutissent pareillement à « gadie » ; « – di- » produit « -i̯- » et devient « -di̯i- > [-d∫i̯e-] > -dge- > -gge- (italien gaggio) > -ge- » et enfin « -ie- » par vocalisation de « -g- > -i- », avec le résultat gaie. La signification est « disposition / testament ». Par ce terme l’auteur veut exprimer l’engagement des parents à faire la dernière volonté du mort qui a voulu être enseveli aux Aliscans.
Gleisa (37v 14) ; (à voir la note pour Mayre de 37r 09). « ĔCCLĒSĬAm » devient « ĔCCLĒ[s∫i̯a] > CLĒ[s∫i̯a] » par aphérèse de « -Ĕ- » initiale ; par conséquent la gutturale se simplifie. Le groupe « -SĬ- » en hiatus produit le son interdental ; « CLĒ[s∫i̯a] » change encore par sonorisation « -c- > -g- » et par métathèse de « -i̯- » et devient « glĒ[i̯∫sa] » > gleisa.
Jase (35v 16) « < JĂCĒRE » change, par germination de « -i̯- », en « ia[ci̯e]re », où « -ci̯e- / -[s∫i̯e]- » dévient « -se- » par prédominance de la sibilante.
Isir (39r 4) < « ĔXĪRE » devient « e[i̯s∫i]re » par métathèse de « -i̯- » ; perd le « -e- » en position faible et le « -e- » final de la désinence de l’infinitif ; « [i̯s∫i]r » devient enfin isir par la vocalisation de « -i̯- » et par la simplification de « -ss- » .
Mascon (35r 24 ; < « MĂTĬSCŌNEm » ) perd « -ĭ- > ø » ; ensuite on a la simplification « -TSC- > -sc- », à savoir Mascon > Mâcon. Jules César rappelle cette ville ( « De bello gallico » 7, 90, 7).
Metian (35v 20 ; « ils mettaient » ) La forme est identique dans la parlée vernaculaire metteano [mẹ’ttẹanọ] ( « ils mettaient) » à Pistoia, Prato et Florence en Italie.
Mieh (38v 3) Pour le « -h- » à voir la note à fihelz de 36r 01.
Monthania (35v 11) ; « *Mŏntănĕa » (REW 5666) devient « montani̯a > montania » avec la simple vocalisation de « -i̯- », comme il se passe pour le précédent Espania (3v 10). Th- pourrait sembler une faute du copiste, qui aurait dû écrire « montanha » et « Espanha » ; si ça était vrai pour respecter la rime, il n’ y aurait dû avoir point de « h ». Il faut penser, pourtant, au son « th[ϑ] > d »,que l’on trouve souvent en tant que précédent de la sonantisation de « -t- »,comme il se passe souvent dans les langues romanes.
Neguar (36v 29) ; « NĂVĬGĀRE » (REW 5861) perd le « -v- » intervocalique et devient « naigar » sans « -e- » final ; avec « -ai- > -e- » le résultat est « negar » ; neguar ne présente pas un« -u- » qui indique la gutturale sourde « [g] », étant donné que devant « -a- » on a le son « [-ga-] ». C’est la vélarisation de « -GĀ- > -gwa- » qui produit le son palatal « [-χw]a- », qui devient gua comme en naviguar ou l’aspiré espagnol « j[χ] » (par exemple « jamón » ).
Paguat (39r 27) ; < « PĂCĀRE » n’a pas nécessité du « -u- » euphonique pour donner le son sourd à la gutturale « -C- » qui se sonorise en « -g-[g] », qui cependant ne se palatalise pas ; on a la vélarisation « [-χ-] », à savoir « PĂCĀRE > pa[χ]ar » quidevient “pa[gwa]ar » > paguar.
Pacion (36v 1) : « PĂSSIŌNEm » devient « pa[∫ti̯]onem > pa[∫ti̯]on » par la perte de la désinence latine ; le groupe « [-∫ti̯-] » change en « [-t∫i̯-] » par métathèse et prend le son palatal « [-t∫i̯-] > [-∫c-] > -sc- », comme en pascet (37v 11) par prédominance du son palatal, en aboutissant à pacion par prédominance du son palatal [-c-] > « -c- ».
Pascet (37v 11) « *Passāre » (REW 6267) > passet devient « pas[s∫i̯]et > pas[c∫i̯]et » par la prédominance de la palatale, en aboutissant à pascet.
Peresa (35r 11 ; « < PĬGRĬTĬA » (REW 6493 ; « paresse » ) change « -Ĭ- > -e- » et devient « pegretia » ; « -TĬ- » devient « [-tsi̯a-] > [-sti̯a-] > [-s∫a-] » par prédominance de l’élément sibilant ; de « -ssa- » par dégémination on arrive à « ss- > s », avec le résultat peresa.
Portesain (35v 24) et salesa (35v 22) présentent la difficulté du « -s- » (aussi en P 13514 de ZINGARELLI 1901 : 304-307). La voyelle thématique pour tous les deux verbes est « -Ā- » devant la désinence de 6ème personne « -BANT »,avec le résultat « -ĀBANT » (pour la formation de l’imparfait du français médiéval à voir ZINK 1989 : 172-173). Pour arriver à –esain l’explication la plus simple semblerait « -ĀBANT > avan > [-ẹan-] » par chute de « -b > v > ø- », en aboutissant à « -ean- » qui prendrait un « -s- » euphonique ; mais ainsi l’on n’explique pas le « -i- » de la désinence –esain. Or cette désinence « -se- » de l’imparfait est très connue dans les dialectes du nord de l’Italie (ROHLFS 1967-1969 : III, 290, §551, par exemple « staxean < stasean < STĂBANT », « daxean < DĀBANT » ) ; il faut penser donc, que ceux deux verbes soient des épaves d’un phénomène roman plus répandu ; il serait possible aussi qu’ils viennent de l’Italie, notamment de Gênes, si l’on recueille toutes les coïncidences avec la présence des Génois en Provence que l’on peut trouver dans le texte. On a des imparfaits en « -esa- » dans le « Roman d’Arles » dans la copie de Bertran Boysset (COM 2 : s. v. « agesan » ), dans « La Nobla Leyczon » (de la première moitié du XIII ème siècle ; COM2 : s. v. « fesan » ), dans le » Mystère de saint Eustache » (XIVe siècle ; COM2 : s. v. « bagnesan » ) dans le « Poème de la Guerre de Navarre » (XIII ème siècle ; COM2 : s. v. « gitesan » ). On s’aperçoit bien que les imparfaits en « -esa- » ne sont pas un phénomène lié à L 103, mais ils constituent un exemple important pour tout l’occitan, même s’il y a des ressemblances dans plusieurs dialecte d’ Italie aussi. Comme on trouve cette forme d’imparfait pendant deux siècles, il est très difficile de dire si portesain de L 103 est plus ou moins récente que les autres, même si l’on pourrait le placer au commencement du XIVe siècle comme date moyenne. Encore il est très difficile de s’adresser à la règle de Bartsch (CHAUSSÉE 1974 : 110) ou de Zink (ZINK 1986 : 115-119). Peut-être est-il le hasarde de formuler la théorie de l’ imparfait en « -esa- », qui n’en est que la solution la plus simple. Cependant, la désinence « -abant » peut bien perdre la consonne intervocalique « -b- > -v- > ø » et produire la gradation de la voyelle précédente, étant donné que l’on trouve la désinence en hiatus « -ea- » commune aux langue romanes : « VĬDĒBAM » devient en catalan « veia < vedia < vedi̯a », en italien« vedea < videa », en français « voyais < veiea(s) < veieam » ; en roumain « vedeam », en espagnol « veía < vediam < vedi̯eam », en portugais « via < veia ». Si pour salesa (35v 22) on accepte la racine « *sălsāre » ( < « sălsum » REW 7550a), le verbe produit un « -i̯- » dans la syllabe « -sa- » ; on a donc « salsi̯are », où « -si̯a– [-s∫i̯a-] » devient « [-i̯s∫a-] » par métathèse de « -i̯- » à la manière de « PĂLĂTĬUm > pala[t∫i̯] » : après la chute de la désinence latine on a « pala[∫i̯] » par prédominance de « -s- » devant« -i̯- », qui devient voyelle et produit « -si- » ; avec la métathèse « -si- ; > -is- » ; on a « palais » en français ; en « RĂTĬŌNEm > ra[t∫i̯]on » après la chute de la désinence latine, « [-t∫i̯-] » devient « [-t∫i̯-] > [-∫i̯-] > [-si̯-] > -si – > -is- » de« raison ». En « salsare » on a donc « -si̯a-[-s∫i̯a-] > [-i̯s∫a-] > -isa- par vocalisation de « -i̯- » > « -i- » et ensuite –esa- par change de « -i- > « -e- ». Le résultat est « salesare ». Cependant portesain aussi (35v 24) présente la même désinence –esain pareille à celle de salesan, qui aurait ainsi la racine « SĂLĀRE ». L’épenthèse d’un « -s- » euphonique en portesain (35v 24) pour réduire le hiatus pourrait être l’explication la plus simple de la terminaison « –esa- », mais on ne peut pas prouver qu’une consonne euphonique occitane puisse devenir la règle pour de différents dialectes italiens aussi.On peut trouver la solution de cette question dans le « -h- » de « vihent » < « VĬGĔNTE » de SENTÈNCIA 1374 : 32. Comme l’on a vu à propos de pregueron (4r 18), en « -GĔ- > -gi̯e [∫]- » l’élément guttural devient aspiré « [-χ-] », s’évanuit et laisse trace avec la graphie « -he- » ; la désinence « -ĀBANT / -ĒBANT » devient « -agwant / -egwant » par vélarisation de « -u- » < « -v- » < « -B- », qui ne s’évanouit pas ; après la perte de l’élément « w » (ZINK 1989 : 148-149)le groupe « gwant > gwent », par la parification de la voyelle de la désinence, devient « [-gent] > [-gi̯ent] », à cause du « -g- » en position intervocalique, et ensuite prend en français le son « [-χi̯ent] > -ihent », à savoir « -aihi̯ent > -aient » par simplification de « -ihi̯- > -ii- > -i- » ; « -gwant » peut aussi devenir « [-gant] > [-gi̯ant] > [-∫i̯ant] » au lieu de [-χi̯ant] » ; avec la voyelle thématique on aura donc « -Ā[∫i̯ant] / -Ē[∫i̯ant] > -Ā[∫i̯ai̯nt] / -Ē[∫i̯ai̯nt] » (ZINK 1989 : 172-173), qui deviennent « -a[i̯∫ent] / -e[i∫ent] > -aient / -aient » par parification de la voyelle thématique « a- = -e » et par la prédominance de « -i̯- » devant « -∫- » ; pour portesain on a la terminaison « -Ā[∫i̯ai̯nt] /-Ē[∫i̯ai̯nt] », qui deviennent « -a[∫i̯ai̯nt] / -e[∫i̯ai̯nt] > -e[∫i̯ai̯nt] » par la parification de la voyelle thématique ; on a ensuite : « -e[∫ai̯nt] > « -esaint » par prédominance de la sibilante et par vocalisation de « -i̯- » ; le résultat donc est « portesaint> portesain » ou portesan,si le « -i- » ; est considéré en position faible.
Presiquet (38v 18), < « PRAEDĬCĀRE » ; l’hiatus « -DĬ- », devient « [-ds∫i̯i-] » par prédominance de la sibilante ; « PRAEDĬCĀRE » devient « predi̯iar » par la chute de la voyelle finale et par la germination de « -i̯- » dans le groupe « -DĬ- » avec le change « pre[ds∫i̯i]car> presicar » par prédominance de la sibilante dans le groupe interdental ; on aura ensuite « presii̯ar » par change de « -c- » intervocalique en« -i- > -i̯- » en position d’hiatus ; « presii̯ar » devient « presi[s∫i̯]ar > presi[i̯s∫]ar » par métathèse de « -i̯- » qui devient palatalisé avec le son « [-χ-] », à savoir « presi[χ]ar » < presiquar par vélarisation de « [-χ-] > -qw– > – qu- ». Si l’on passe par la sonorisation de « -C- > – g- » on n’explique pas la vélarisation « -qu– » qui devrait passer par « -gu- » en tant que graphie de la consonne évidemment déjà sourde devant le « -a- » .
Presiragor (37v 4) < « Petrogoricas » (LA 1969 : CV 446 ; « vie de sainte Marthe » ) < « PĔTRŎCŎRĬCAs » < « PĔTRŎCŎRĬI », préroman, devient « peirocoricas > peirogorigas » par vocalisation de [-t-], à la même manière de Peyre (37r 15) < « PĔTRUm » ; « peirogorigas » devient à son tour « periogoreias » par vocalisation de [-g-] et métathèse « -ir/ri- ». La germination de [-i̯-] dans le groupe « -eia- » produit « periogore[ts∫i̯i]as » et « periogore[χ]as » par prédominance de l’élément guttural ; par chute de [-o-] faible devant « -r- » et de « -a- » faible devant « -s- » on aura « perig(u)erx » > Périgueux. « PĔTRŎCŎRĬOS” > Presiragor, apparemment une faute, présente métathèse de « [-r-] » et devient « preiogorios > pre[ts∫i̯i]ogor » par chute de la terminaison latine et germination de « [-i̯-] » dans le groupe interdental avec le résultat » pre[si]ogor » par prédominance de la sibilante ; on aura donc « Presiogor > Presiagor » par dissimilation entre « -a/o- » avec l’infixe d’un « -r- » euphonique pour éviter le hiatus. On trouve que ce terme est plus ancien que « Petrogoricas » qui en est le dérivatif.
Reconta (35v 8) « Recontan » devient par apocope reconta (6ème)
Radelz (36v 24), déminutif de « RĂTEm > *ratellum > radellum »,( « radeau » ) qui devient « radelli̯um » pour la germination de « -i̯- » entre « -u- » et « -l- » ; « radell[s∫i̯]um » perd la désinence latine en aboutissant à « radell[s∫i̯] » > radelz par prédominance de la sibilante sonore et la degémination de « -ll- > -l- » .
Raqueron (36v 15) ; « RĔQUĪRĔRE » ( « persécuter » ) est intéressant pour le change « Ĕ / Ē > e > a » de la voyelle atonique en syllabe initiale, à la même manière de dalir (36v 16) < « DĒLĒRE » ; ce phénomène est très fréquent en italien (ROHLFS 1967-1969 : II, 162-164 § 130).
Ris (35v 18) : « Riches » (germanique rihhi ; REW 7315) ; « riches / ri[s∫i̯e]s » devient « ri[s]s > riss > ris » ; il serait plus facile de supposer la chute de la gutturale « -c- » devant le « -s- » du pluriel.
Roze (35v 3, « Rhône » ) « < RHŎDĂNUm » devient « Rhŏdi̯ănum » par germination de « -i̯- » entre la dentale et la voyelle « -ă- »,qui devient « -e- » après la perte de la désinence latine « -Um ». Le groupe « -di̯e- » devient « [-d∫i̯e-] > [-∫i̯e-] » par prédominance de la sibilante devant « -i̯- » avec le résultat « Rho[∫i̯e] > » Roze. En français on a « Rhŏdi̯ănum > Rho[∫i̯ă]ne > Rhozne » par prédominance de la sibilante, qui devient « -s- » devant la consonne nasale, à savoir « Rhozne> Rhosne> Rhône » .
Salesan (35v 22) et
Sorionans (36r 10 ; FEW s.v. « *subdiurnare », apr. ; fr. « s’amuser » ).
Tores (35v 19) ; « TŎRUM (GAFFIOT 1934 : s. v. « tŏrus » ) c’est le lit funèbre (Virgile, Aen. 6, 220 : « membra toro defleta reponunt » ).
Uonc (37r 5) Un « -i̯- » se produit dans « -NU- » de « ŪNUM », qui change « ūni̯um > un[i̯u] > uni̯ » > unh par chute de « -u- » final et palatalisation de « -n- ». « Uni̯um » peut devenir « un[s∫i̯] > un[i̯s∫] » par métathèse de « -i- » ; l’ on peut avoir aussi « un[i̯s∫] » par prédominance de la gutturale palatale ; si l’on donne de l’aspiration à « un[i̯s∫] > un[χs∫] » on trouve « un[χ] > ung/unc ». Pour uonc on devrait penser à une faute, étant donné qu’il est difficile de trouver la diphtongaison en occitan ; il est possible que la prononciation « uwng/uwnc » (près de « [yng] / [ync] » ) soit devenue « uong/uonc « et enfin uonc.
Venguet (37v 14) ; « VĬNDĬCĀRE » par le change du groupe « -DĬ- » en hyate après la vocalisation de « -c- > -i- »,devient « vĭn[ds∫i̯i]are » ; par change de « -Ĭ- > -e- » et par chute de la voyelle final on a « ven[ds∫i̯i]ar> ven[di̯s∫i]ar > ven[ӡi]ar » ; par prédominancede la consonne palatale gutturale on a « venjar » ou « ven[i̯s∫ii]ar> ven[χs∫ii]ar » par palatalisation de « -i̯- » par prédominance de la gutturale palatale dans le groupe « [-i̯s∫-] » ; « ven[χs∫ii]ar » devient à son tour « ven[χ]ar > venquar » et venguar par prédominance de « [-χ-] » palatal.
Venguesam (37v 13) ; En « VĒNISSENT » le groupe « -nis- » produit un « -i̯- » et par conséquent on a « vēni̯issen » par parte de la dentale finale ; « vēni̯issen » prend le son « vēn[s∫i̯i]ssen » > « ven[i̯s∫i]ssen » par métathèse de « -i̯- » ; le groupe interdental prend le son aspiré palatal et devient « ven[χi]ssen » par prédominance de la consonne gutturale ; par la vélarisation du groupe « [-χi-] » on trouve « ven[qui]ssen > ven[gue]sen » par simplification de la sibilante double et change « -i- > -e- » ; la vocale de la désinence se généralise en « -a- »,avec le résultat « ven[gue]san » > venguesam.
Texte
Lo roman de S Tropheme (saint Trophime) et les Aliscans
Biblioteca Medicea Laurenziana 103 (L 103), 34v 01-39v 29
- Sant Tropheme
- vecy lo roman de S Tropheme
- lo bart decipol de Jhesus Crist So que
- s’en siec apres en l’autra escrita
- tostems ay ausit dire com deu aver
- consels dels ansians et com prengua
- espels em lur bels faihs et em lur dichs
- o si bem et car l’antuci em som comensament
- pregava Dieus lo Payre glorios
- tout emsins lo deven pregua nous
- qu’el nous dom complir nostre dechat
- a la honor et sens nulla falcetat
- Tengut nos am aquest enclaus
- nostre clergues entro que on lur a dis
- per peresa vo per necesitat
- mays aras l’an de novel revellat
- car coynoisom que per lur gran per etat
- per lur deliez vo per lur avaricia
- am perduda la renda que avian
- en Aliscans tant que ben lo feziven
- que yeu ay ausit a dire que gram devocion l’avien
- l’avia tota gent que som per tout lo mont
- que de lueng entro aysi si fasiam porta
- selz que morian de sa hotra la mar
- con ayso sia ver demandas als vielz
- qu’elz ho diran plus gent que yeu e miez
- pero contarant que plus aut que Lyom
- encaras plus aut que de Mascon
- venian mors que avien eligit
- et em lur gaie lassavon establit
- com los messa em ung vaysel de fust
35v
- mot fort sarat et que fosa ben just
- cant erom mors los metian sos parens
- puyeis metian los en lo Roze corent
- entro aval ad Arle decendian
- car plus em sus decendre non podiam
- per la virtut del cementeri sant
- que Dieus sagret con apella Alicanps
- encaros Mais reconta et es ver
- que de Tolosa et de Carsona
- et de Fransa et de tota Espania
- fossam em plan ho fosam en monthania
- tant con tenian los renes desa la mar
- cant eron mors li sy fasian portar
- e avian tant gran devocion
- los avesques contes et barons
- que apenas alons jase voliam
- aytant grant fe al sementeri avian
- et sy fasian tos los ris en byennas
- et an cavals et en tores porta
- et los paure que ren no avian
- a lur parens promete si fasiam
- los salesa dedintre et de foras
- e cant s’era ben asavonas los cors
- los portesain em Arlle
- sotera
- en Alisquamps lo qual volc Dyeus sagra
- so es espelz que yeu de sus digz avie
36r
- al cal espelz tout fihelz si deuria
- myrar en so que fasiam los antichz
- mays nos autres senblan joves mendis
- car non seguen las peadas dels vielhz
- que o diraen e ho faran miez
- que non fen per que laysan estar
- lo sant luoc lo qual Dyeus voc sagra
- mays de tout non es nostre lo dam
- am li am porcelz rosins enblanns
- et bels cavales sorionans et corrents
- en non d’aquo que ly ufron la gent
- per lur desport et per lur calvalca
- desenperon lo servise de l’autar
- et mostron tota la veritat
- dom sant luoc aysins consagrat
- mot o fan miez de la relegions
- sels que i son disom em lur sermon
- qu’els som tous sans en lur luoc hoc bem
- per que tirom ad els totas las gens
- que non sabon la verayo sacraciom
- que Jhesus Crist fes au sementeri sant
- et per ayso car tota gent non sap
- la gran virtut que au sementeri a
- en pero dirai a tot lo mont per ver
- so de l’ausi aiam gaus et plaser
36v
- so fom apres la sancta pacion de
- Jhesus Crist e la resureciom
- et don sant montament
- doncs e lo decendement
- que fes lo sant Esperit
- au luoc qu’eran tous enclaus
- los apostos et los enluminet
- et tot lengaie et tot parlar lur ensenhet
- sy que la fe de Crist els predicerom
- tant autament que los jusious que adont eron
- sy convertiron et si bathegeron si lo mais
- et lo plus de la menuda gent
- et quant viron los grans richs orguelhs
- que lo poble cresia au creator
- foron dolens e raqueron si
- si que volgron dalir tota la fe
- douls apostos et de los autres sants
- que per Jhesus son dis verais crestians
- preron los ungs et los autres caseron
- et alcuns d’els mot greument turmenteron
- mays non los pogro tous dalir ny trenca
- car Jhesus Crist non ho volc suferta
- an lur mudet tota lur voluntat
- si que I radelz que fon mal aiustat
- feron bastir e pueys aiusteron
- los crestians que els adons troveron
- et preron los trestos lous pauseron
- sus au redelz e pueys los tireron
- en la plus auta mar que cugeron neguar
37r
- mays Dieus que los vec condure e guisar
- los adus desa foras en ben petit de temps
- et quant foro desa otra aribays
- en ung desert sy son tos trobays
- uonc bastison dentra ung autar
- so fon tout lo premier desa hotra la mar
- ont la villa de la mar es bastida
- et bel monestier e la gleysa es complida
- a la honor de la Mayre de Jhesus Crist
- apres ayso ung petit foron trist
- car doas donas que anb els eron vengudas
- i moriron et an las sebelidas
- davant l’autar de la Verges Maria
- et quascuna de trestal non avia
- apres ayso sant Peyre lo bon patron
- et l’apostol sant Pal que era anb el
- sos decipos vogron tous en via que per lo mont messon predicar
- la santa fe que Jhesus Crist lur ensenhet
- lo sant patisme que el meseme lur donet
- et en primier els volgron acomensa
- anls cors sant sant Tropheme lo bart
- la sieutat d’Arlle et tota la region
- de riba de la mar entro sus a Liom
- et doneron ly per conpanhon sant Isodore
- que aras nos l’apellan sant Sille
- et lo segont fon Anatollis lo bom
- que autra si fon liau et prodome
- et fon d’Ais avesque sant Maximyn
37v
- et d’Aurenga sant Estropi osi
- sant Santhornin evesque de Tholoza
- et decipol sant Pal fon de Narbona
- a Presiragor fon sant Front enviat
- sant Sierge es Limoges intrat
- aquels foron dicipols verayment
- de Jhesus Crist so atrobam legent
- et mot d’autres que yeu non say contar
- Tos aquests s’ apaseron la mar
- e anbe aquestos Maria Maudalena
- sa pascet la mar qu’era de Dieu amiga
- et sancta Marta la bona ostaliera
- de Jhesus Crist fom anb el companniera
- la qual venguet I fort malvays dragon
- pres um castel com dis a Tarascon
- e que aqui la donna acomenset
- bastir gleysa autar et aqui la formet
- cant ac bastit la dona l’orador
- fes far autar de Jhesus nostre senhor
- a la honor de la verges Maria
- cant tot son sens e larmes avia
- Pueys en apres cant ella ac bastit
- gleysa e autar ny tot fon complit
- ela ac gran desir de lo fayre sagra
- qua apellet sant Tropheme lo bart e aysi
- i fon l’avesque sant Maximyn
- e de Aurenga sant Estropi osi
- e ac hi mot de autra bona gent
- et cresian au Payre onipotent
- los tres avesques fero la scracion
- de la gleysa et y laisero perdom
38r
- sela dona que yeu ay dichs
- sancta Marta de la otra la mar
- si aporta reliquias dels sans amis de Dieu
- am gran trabail et an gran turment sieu
- qu’aquelas fes am d’autres sans pasar
- om avie luoc aysi con tant de far
- cant aquel luoc fon fays lo sagrament
- de la gleysa et tout lo compliment
- Et cant tot fon complit et acabat
- sant Tropheme lo noble coronat
- preguet los sans que eron ensens an si
- sant Estrophi et lo cors sant sant Maximin
- que venguesam lo saint luoc sagrar
- qu’el ac bastida la gleysa et l’autar
- a la honor de la Verges Maria
- vengron ensens per sant espirament
- quatre avesques trestos en ung moment
- so fon san Front et san Pal de Narbona
- et sant Sierges sant Saturnin de Tholoza
- et cant viron que fon la voluntat
- de Dieu lo Payre tous ensems som annays
- et volgron sy pres d’Arlle aribar
- en Aliscamps per lo luoc consagrar
- Et cant foron los bons homes vengus
- trestos ensemps si son apersoupus
- que l’um cantes e pus horadament
- dou sementeri si fasa lo sagrament
- que entre tant que ellos parlavan
38v
- ny dom cementeri a far s’aparelhavon
- els viron Jhesus Crist nostre Senhor
- coma aquel que estet en mieh de ellos
- et tous aquels que y eron ajustas
- lo conogron que l’han ben reguardat
- e ha mynga non layset demandar
- qui el era car non tat a pover de far
- car els l’avian vist per longa sazon
- et mays que el sufri la sieva gran pacion
- e apres la resurecion
- els auzirom soven lo sieu noble sermon
- car avian maniat e bugut
- ensemps anb el aras l’an cognegut
- et Jhesus Crist consebrantes avesques
- et con Senhor en que tout podes ese
- los avesques senhet levant sas mans
- au cementeri en la gleysa d’Aliscamps
- et presiquet mot autourosament
- als avesques e a tota la gent
- don sieu riaume mot los confortet
- et a grant perdom en aquel luoc layset
- et prometet a tous los crestians
- que al cementeri iaceram de Alisquamps
- lo sieu riaume sen nul destorbament
- cels que moriran confes et penedent
- e encaras volt d’aquel luoc casar
- los demons que y solian anar
- per aquellos sepulcres avia
39r
- d’aquellas gens que adonc moriam
- e ny avian en mot longas figuras
- si que las gens mudavan las naturas
- et lur faziam foras lur sens isir
- que non podian ren ben fayre ny dire
- Et per hostar aquela gran malicia
- aquel senhor que es bon subre noblesa
- vouc lo sieu cors au sant luoc presentar
- per lur demonis et los fayre descasar
- et cant el ac som sermon acabat
- lo cementeri et la gleysa sagrat
- lavet sas mans et anbetant benesit
- los avesques et lo poble atrasis
- et donet lur sa benedicion
- et anbeytant s’en montet sus al tronc
- a la destra de Dieu lo Payre el s’acetet
- et els resteron alegres et gausens
- car agron vist lo Payre onipotent
- et en lo luoc uont el acendet montar
- els bastiron I autar
- ausins con fasiam los payres ansians
- los avesques cre’ que lo feron de sas mans
- a la honor de la Verges Maria
- Mayre de Dieu filla et amiga
- e als avesques sant Tropheme
- preguet a sos amis que aqui fosa mes
- cant seria mort ny cant auria paguat
- la cart som deute ny saria trespasat
39v
- apres ayso I fort petit autar
- que es de marme lo qual avia fays far
- san Tropheme mot atendudament
- a lauzament de Dieu onipotent
- e letras grecasel meseme fes
- et tous los noms dels apostos y mes
- els sagreron pueys los von pausar
- mot dinament sobre lo maior autar
- el cal cantet mot auturozament
- s Tropheme trestot prierament
- et cant lo s hac la messa cantat
- e lo sant ofice fom de tout acabat
- cascun s’en va sapias verament
- en son repayre
- an grant alegrament
- apres ayso senhors lo si en sieguy
- so que en primer ou libre nos legi
- cant los cors mors qui eron de bonas gens
- los faziam portar aqui tous sous parens
- et los faziam al Roze per a qui d’avalar
- sels que poder non avian de s’y fayre portar
- l’aital don Jhesus Crist y layset
- cant l’ac sagrat ny al cel s’en montet
- an tous capellans que aqui cantaran
- et lo cors de Crist en lo luoc sagraran
- vo cy alcuns la messa fa cantar
- e lo cors de Crist y fara consagra
- vo si nul clerc lo sauteri dis
- vo lo sasalmes en lo luoc legis
a (avoir) 36r 23, 38v 7, a (prép.) 35v 21, 36r 24, 37r 9, 37r 23, 37v 4, 37v 15, 37v 20, 38r 15, 38v 1, 38v 19, 38v 21, 38v 22, 39r 16, 39r 23, 39r 26, 39v 7, ac 37v 18, 37v 22, 37v 24, 37v 28, 38r 14, 39r 10, 39v 26, acabat 38r 9, 39r 10, 39v 15, acendet 39r 19, acetet 39r 16, acomensa 37r 20, acomenset 37v 16, ad 35v 4, 36r 19, adonc 39r 1, adons 36v 26, adont 36v 10, adus 37r 2, agron 39r 18, aiam 36r 25, Ais 37r 28, aital 39v 25, aiustat 36v 24, aiusteron 36v 25, ajustas 38v 4, al 35v 17, 36r 1, 38v 23, 39r 15, 39v 23, 39v 26, alcuns 36v 20, 39v 29, alegrament 39v 18, alegres 39r 17, Alicanps 35v 7, Aliscamps 38r 23, 38v 17, Aliscans 34r 1, Aliscans 35r 16, Alisquamps 35v 25, 38v 23, alons 35v 16, als 35r 21, 38v 19, 39r 25, am 35r 9, 35r 15, 36r 9, 36r 9, 38r 4, 38r 5, amiga 37v 11, 39r 24, amis 38r 3, amis 39r 26, an 35r 12, 35v 19, 36v 23, 37r 12, 37r 21, 38r 4, 38r 11, 38v 13, 39v 18, anar 38v 27, Anatollis 37r 26, anb 37r 11, 37r 16, 37v 13, 38v 13, 39r 12, 39r 15, anbe 37v 10, annays 38r 21, ansians 35r 2, ansians 39r 21, ansins 39r 21, antichz 36r 2, antuci 35r 4, aparelhavon 38v 1, apaseron 37v 9, apella 35v 7, apellan 37r 25, apellet 37v 25, apenas 35v 16, apersoupus 38r 25, aporta 38r 3, apostol 37r 16, apostos 36v 7, 36v 17, 39v 9, apres 34v4, apres 36v 1, 37r 10, 37r 15, 37v 22, 38v 10, 39v 4, 39v 19, aquel 38r 7, 38v 3, 38v 21, 38v 26, 39r 7, aquela 39r 6, aquelas 38r 5, aquellas 39r 1, aquellos 38v, aquels 37v 6, 38v 4, aquest 35r 9, aquestos 37v 10, aquests 37v 9, aqui 37v 16, 37v 17, 39r 26, 39v 22, 39v 23, 39v 27, aquo 36r 11, aras 35r 12, 37r 25, 38v 13, argu[m]ents 36v 13, aribar 38r 22, aribays 37r 3, Arle 35v 4, Arll 35v 24, Arlle 37r 22, 38r 22, asavonas 35v 23, atendudament 39v 6, atrasis 39r 13, atrobam 37v 7, au 36r 21, 36r 23, 36v 6, 36v 14, 36v 28, 37v 29, 38v 17, 39r 8, Aurenga 37v 1, 37v 27, auria 39r 27, ausi 36r 25, ausit 35r 1, 35r 17, aut 35r 23, 35r 24, auta 36v 29, autament 36v 10, autar 36r 13, 37r 5, 37r 13, 37v 17, 37v 19, 37v 23, 38r 14, 39r 20, 39v 4, 39v 11, autourosament 38v 18, autra 34v, 37r 27, 37v 28, autres 36r 3, 36v 17, autres 36v 19, 37v 8, 38r 5, auturozament 39v 12, auzirom 38v 11, aval 35v 4, avalar 39v 23, avaricia 35r 14, aver 35r 1, avesque 37r 28, 37v 26, 35v 15, 37v 30, 38r 17, 38v 14, 38v 16, 38v 19, 39r 13, 39r 22, 39r 25, avia 35r 18, 37r 14, 37v 21, 38v, 39v 5, avian 35r 15, 35v 14, 35v 17, 35v 20, 38v 8, 38v 12, 39r 2, 39v 24, avie 35v 26, 38r 6, avien 35r 17, 35r 25, ay 35r 1, 35r 17, 38r 1, aysi 35r 19, 37v 25, 38r 6, aysins 36r 15, ayso 35r 21, 36r 22, 37r 10, 37r 15, 39v 4, 39v 19, aytant 35v 17, barons 35v 15, bart 34v3, 37r 21, 37v 25, bastida 37r 7, 38r 14, bastir 36v 25, 37v 17, bastiron 39r 20, bastison 37r 5, bastit 37v 18, 37v 22, bathegeron 36v 11, bel 37r 8, bels 35r 3, 36r 10, bem 35r 4, 36r 18, ben 35r 16, 35v 1, 35v 23, 37r 2, 38v 5, 39r 5, benedicion 39r 14, benesit 39r 12, bom 37r 26, bon 37r 15, 39r 7, bona 37v 12, 37v 28, bonas 39v 21, bons 38r 24, bugut 38v 12, byennas 35v 18, cal 36r 1, 39v 12, calvalca 36r 12, cant 35v 2, 35v 13, 35v 23, 37v 18, 37v 21, 37v 22, 38r 7, 38r 9, 38r 20, 38r 24, 39r 10, 39r 27, 39r 27, 39v 14, 39v 21, 39v 26, cantar 39v 29, cantaran 39v 27, cantat 39v 14, cantes 38r 26, cantet 39v 12, capellans 39v 27, car 35r 4, 35r 13, 35v 5, 36r 4, 36r 22, 36v 22, 37r 11, 38v 7, 38v 8, 38v 12, 39r 18, Carsona 35v 9, cart 39r 28, casar 38v 26, cascun 39v 16, caseron 36v 19, castel 37v 15, cavales 36r 10, cavals 35v 19, cel 39v 26, cels 38v 25, cementeri 35v 6, 38v 1, 38v 17, 38v 23, 39r 11, cin[ ] 39v 33, cinq[ue] 39v 33, clerc 39v 31, clergues 35r 10, cognegut 38v 13, com 35r 1, 35r 2, 35r 27, 37v 15, coma 38v 3, comensament 35r 4, companniera 37v 13, complida 37r 8, compliment 38r 8, complir 35r 7, complit 37v 23, 38r 9, con 35r 21, 35v 7, 35v 12, 38r 6, 38v 15, 39r 21, condure 37r 1, confes 38v 25, confortet 38v 20, conogron 38v 5, conpanhon 37r 24, consagra 39v 30, consagrar 38r 23, consagrat 36r 15, conse[le]brantes 38v 14, consels 35r 2, contar 37v 8, contarant 35r 23, contes 35v 15, convertiron 36v 11, corent 35v 3, coronat 38r 10, corrents 36r 10, cors 35v 23, 37r 21, 38r 12, 39r 8, 39v 21, 39v 28, 39v 30, coynoisom 35r 13, cre 39r 22, creator 36v 14, cresia 36v 14, cresian 37v 29, crestians 36v 18, 36v 26, 38v 22, Crist 34v3, 36r 21, 36v 2, 36v 9, 36v 18, 36v 22, 37r 9, 37r 18, 37v 7, 37v 13, 38v 2, 38v 14, 39v 25, 39v 28, 39v 30, cugeron 36v 29, cy 39v 29, d’ 36r 11, 36r 15, 36v 20, 37r 22, 37r 28, 37v 1, 37v 8, 38r 5, 38r 22, 38v 17, 38v 26, 39r, 39v 23, d[e]cendement 36v 4, d[ev]inament 39v 11, dalir 36v 16, 36v 21, dam 36r 8, davant 37r 12, davant 37r 13, de 34v2, 34v3, 35r 12, 35r 19, 35r 20, 35r 24, 35r 27, 35v 9, 35v 9, 35v 10, 35v 10, 35v 22, 35v 26, 36r 8, 36r 13, 36r 16, 36r 25, 36v 1, 36v 9, 36v 12, 36v 17, 37r 2, 37r 7, 37r 9, 37r 9, 37r 13, 37r 14, 37r 23, 37r 23, 37v 2, 37v 3, 37v 7, 37v 11, 37v 13, 37v 19, 37v 20, 37v 24, 37v 27, 37v 28, 37v 31, 38r 2, 38r 3, 38r 6, 38r 8, 38r 15, 38r 18, 38r 19, 38r 21, 38v 3, 38v 7, 38v 23, 39r 16, 39r 22, 39r 23, 39r 24, 39v 1, 39v 2, 39v 5, 39v 7, 39v 15, 39v 21, 39v 24, 39v 28, 39v 30, decendian 35v 4, decendre 35v 5, dechat 35r 7, decipol 34v3, 37v 3, decipos 37r 17, dedintre 35v 22, del 35v 6, deliez 35r 14, dels 35r 2, 36r 4, 38r 3, 39v 9, demandar 38v 6, demandas 35r 21, demonis 39r 9, demons 38v 27, dentra 37r 5, desa 35v 12, 37r 2, 37r 3, 37r 6, descasar 39r 9, desenperon 36r 13, desert 37r 4, desir 37v 24, desport 36r 12, destorbament 38v 24, destra 39r 16, deu 35r 1, deuria 36r 1, deute 39r 28, deven 35r 6, devociom 35v 14, devocion 35r 17, 35v 17, dichs 35r 3, 38r 1, dicipols 37v 6, Dieu 37v 11, 38r 3, 38r 21, 39r 16, 39r 24, 39v 7, Dieus 35r 5, 35v 7, 37r 1, digz 35v 26, diraen 36r 5, dirai 36r 24, diran 35r 22, dire 35r 1, 35r 17, 39r 5, dis 35r 10, 36v 18, 37v 15, 39v 31, disom 36r 17, doas 37r 11, dolens 36v 15, dom 35r 7, 38v 1, don 39v 25, dona 37v 18, 38r 1, donas 37r 11, doncs 36v 4, doneron 37r 24, donet 37r 19, 39r 14, donna 37v 16, dou 36v 3, 38r 27, 38v 20, douls 36v 17, dragon 37v 14, Dyeus 35v 25, 36r 7, e 35r 22, 35v 14, 35v 23, 36r 5, 36v 2, 36v 4, 36v 15, 36v 25, 36v 28, 37r 1, 37r 8, 37v 10, 37v 16, 37v 21, 37v 23, 37v 25, 37v 27, 37v 28, 38r 26, 38v 6, 38v 10, 38v 12, 38v 19, 38v 26, 39r 2, 39r 25, 39v 8, 39v 15, 39v 30, l 35r 7, l 37r 16, l 37r 19, l 37v 13, l 38r 14, l 38v 7, l 38v 9, l 38v 13, l 39r 10, l 39r 16, l 39r 19, l 39v 8, l 39v 12, ela 37v 24, eligit 35r 25, ella 37v 22, ellos 38r 28, 38v 3, els 36r 17, 36r 18, 36r 19, 36v 9, 36v 20, 36v 26, 37r 11, 37r 20, 38v 2, 38v 8, 38v 11, 39r 17, 39r 20, 39v 10, 39v 24, elz 35r 22, em 35r 3, em 35r 3, em 35r 4, em 35r 26, em 35r 27, em 35v 5, em 35v 11, em 35v 24, em 36r 17, emsins 35r 6, en 34v4, en 34v4, en 35r 16, en 35v 3, en 35v 11, en 35v 18, en 35v 19, en 35v 25, en 36r 2, en 36r 11, en 36r 18, en 36r 24, en 36v 29, en 37r 2, en 37r 4, en 37r 17, en 37r 20, en 37v 21, en 37v 22, en 38r 17, en 38r 23, en 38v 3, en 38v 15, en 38v 17, en 38v 21, en 39r 2, en 39r 15, en 39r 19, en 39v 16, en 39v 17, en 39v 19, en 39v 20, en 39v 26, en 39v 28, en 39v 32, enblanns 36r 9, encaras 35r 24, encaras 38v 26, encaros 35v 8, enclaus 35r 9, enclaus 36v 6, enluminet 36v 7, ensemps 38r 25, ensemps 38v 13, ensems 38r 21, ensenhet 36v 8, ensenhet 37r 18, ensens 38r 11, ensens 38r 16, entre 38r 28, entro 35r 10, entro 35r 19, entro 35v 4, entro 37r 23, enviat 37v 4, era 35v 23, era 37r 16, era 37v 11, era 38v 7, eran 36v 6, erom 35v 2, eron 35v 13, eron 36v 10, eron 37r 11, eron 38r 11, eron 38v 4, eron 39v 21, es 35v 8, es 35v 26, es 36r 8, es 37r 7, es 37r 8, es 37v 5, es 39r 7, es 39v 5, escrita 34v4, ese 38v 15, Espania 35v 10, espels 35r 3, espelz 35v 26, 36r 1, Esperit 36v 5, espirament 38r 16, establit 35r 26, estar 36r 6, estet 38v 3, Estrophi 38r 12, Estropi 37v 1, 37v 27, et 34r 1, 35r 2, 35r 3, 35r 4, 35r 8, 35r 26, 35v 1, 35v 8, 35v 9, 35v 10, 35v 10, 35v 15, 35v 18, 35v 19, 35v 19, 35v 20, 35v 22, 36r 10, 36r 10, 36r 12, 36r 14, 36r 22, 36r 25, 36v 3, 36v 7, 36v 8, 36v 8, 36v 11, 36v 12, 36v 13, 36v 17, 36v 19, 36v 20, 36v 27, 37r 3, 37r 8, 37r 12, 37r 14, 37r 16, 37r 20, 37r 22, 37r 24, 37r 26, 37r 27, 37r 28, 37v 1, 37v 3, 37v 8, 37v 12, 37v 17, 37v 29, 37v 31, 38r 4, 38r 8, 38r 9, 38r 9, 38r 12, 38r 14, 38r 18, 38r 19, 38r 20, 38r 22, 38r 24, 38v 4, 38v 9, 38v 14, 38v 15, 38v 18, 38v 21, 38v 22, 38v 25, 39r 4, 39r 6, 39r 9, 39r 10, 39r 11, 39r 12, 39r 13, 39r 14, 39r 15, 39r 17, 39r 17, 39r 19, 39r 24, 39v 9, 39v 14, 39v 23, 39v 28, etant 39r 12, etat 35r 13, evesque 37v 2, eytant 39r 15, fa 39v 29, faihs 35r 3, falcetat 35r 8, fan 36r 16, far 37v 19, 38r 6, 38v 1, 38v 7, 39v 5, fara 39v 30, faran 36r 5, fasa 38r 27, fasiam 35r 19, 35v 21, 36r 2, 39r 21, fasian 35v 13, 35v 18, fayre 37v 24, 39r 5, 39r 9, 39v 24, fays 38r 7, fays 39v 5, faziam 39r 4, 39v 22, 39v 23, fe 35v 17, 36v 9, 37r 18, 36v 16, fen 36r 6, fero 37v 30, feron 36v 25, feron 39r 22, fes 36r 21, 36v 5, 37v 19, 38r 5, 39v 8, feziven 35r 16, figuras 39r 2, fihelz 36r 1, filla 39r 24, fom 36v 1, 37v 13, 39v 15, fon 36v 24, 37r 6, 37r 26, 37r 27, 37r 28, 37v 3, 37v 4, 37v 23, 37v 26, 38r 7, 38r 9, 38r 18, 38r 20, foras 35v 22, 37r 2, 39r 4, formet 37v 17, foro 37r 3, foron 36v 15, 37r 10, 37v 6, 38r 24, fort 35v 1, 37v 14, 39v 4, fosa 35v 1, 39r 26, fosam 35v 11, fossam 35v 11, Fransa 35v 10, Front 37v 4, 38r 18, fust 35r 27, gaie 35r 26, gaus 36r 25, gausens 39r 17, gens 36r 19, 39r 1, 39r 3, 39v 21, gent 35r 18, 35r 22, 36r 11, 36r 22, 36v 12, 37v 28, 38v 19, gleysa 37r 8, 37v 17, 37v 23, 37v 31, 38r 8, 38r 14, 38v 17, 39r 11, glorios 35r 5, gram 35r 17, gran 35r 13, 35v 14, 36r 23, 37v 24, 38r 4, 38r 4, 39r 6, grans 36v 13, grant 35v 17, 38v 21, 39v 18, grecas 39v 8, greu 38v 9, greument 36v 20, guisar 37r 1, ha 38v 6, hac 39v 14, han 38v 5, hi 37v 28, ho 35r 22, 35v 11, 36r 5, 36v 22, hoc 36r 18, homes 38r 24, hono 38r 15, honor 35r 8, 37r 9, 37v 20, 38r 15, 39r 23, horadament 38r 26, hostar 39r 6, hotra 35r 20, 37r 6, i 36r 1737r 1237v 26,, I numéral 36v 24 37v 1439r 2039v 4,, , iaceram 38v 23, intrat 37v 5, isir 39r 4, Isodore 37r 24, jase 35v 16, je 39v 1, 39v 2, Jhesus 34v3, 36r 21, 36v 2, 36v 18, 36v 22, 37r 9, 37r 18, 37v 7, 37v 13, 37v 19, 38v 2, 38v 14, 39v 25, joves 36r 3, jusious 36v 10, just 35v 1, l’ 34v4, 35r 4, 35r 12, 35r 17, 35r 18, 36r 13, 36r 25, 37r 13, 37r 16, 37r 25, 37v 19, 37v 26, 38r 14, 38r 26, 38v 5, 38v 8, 38v 13, 39v 25, 39v 26, la 35r 8, 35r 15, 35r 20, 35v 6, 35v 12, 36r 14, 36r 16, 36r 20, 36r 23, 36v 1, 36v 2, 36v 9, 36v 12, 36v 16, 36v 29, 37r 6, 37r 7, 37r 7, 37r 8, 37r 9, 37r 9, 37r 13, 37r 18, 37r 22, 37r 22, 37r 23, 37v 9, 37v 11, 37v 12, 37v 14, 37v 16, 37v 17, 37v 18, 37v 20, 37v 20, 37v 30, 37v 31, 38r 2, 38r 2, 38r 8, 38r 14, 38r 15, 38r 15, 38r 20, 38v 9, 38v 10, 38v 17, 38v 19, 39r 11, 39r 16, 39r 23, 39r 23, 39r 28, 39v 14, 39v 29, laisero 37v 31, larmes 37v 21, las 36r 4, 36r 11, 36r 19, 37r 12, 39r 3, 39r 3, lassavon 35r 26, lauzament 39v 7, lavet 39r 12, laysan 36r 6, layset 38v 6, 38v 21, 39v 25, legent 37v 7, legi 39v 20, legis 39v 32, lengaie 36v 8, les 34r 1, letras 39v 8, levant 38v 16, li 35v 13, 36r 9, liau 37r 27, libre 39v 20, Limoges 37v 5, Liom 37r 23, lo 34v2, 34v3, 35r 5, 35r 6, 35r 16, 35r 18, 35v 3, 35v 25, 36r 7, 36r 7, 36r 8, 36r 13, 36r 24, 36v 4, 36v 5, 36v 11, 36v 12, 36v 14, 37r 6, 37r 15, 37r 17, 37r 19, 37r 21, 37r 21, 37r 26, 37r 26, 37v 24, 37v 25, 38r 7, 38r 8, 38r 10, 38r 12, 38r 13, 38r 21, 38r 23, 38r 27, 38v 5, 38v 11, 38v 24, 39r 8, 39r 11, 39r 13, 39r 16, 39r 18, 39r 19, 39r 22, 39v 5, 39v 11, 39v 14, 39v 15, 39v 19, 39v 28, 39v 28, 39v 30, 39v 31, 39v 32, 39v 32, longa 38v 8, longas 39r 2, los 35r 27, 35v 2, 35v 3, 35v 12, 35v 15, 35v 18, 35v 20, 35v 22, 35v 23, 35v 24, 36r 2, 36v 7, 36v 7, 36v 10, 36v 13, 36v 17, 36v 19, 36v 19, 36v 21, 36v 26, 36v 27, 36v 28, 37r 1, 37r 2, 37v 30, 38r 11, 38r 24, 38v 16, 38v 20, 38v 22, 38v 27, 39r 9, 39r 13, 39r 21, 39r 22, 39v 9, 39v 10, 39v 21, 39v 22, 39v 23, lous 36v 27, lueng 35r 19, luoc 36r 7, 36r 15, 36r 18, 36v 6, 38r 6, 38r 7, 38r 13, 38r 23, 38v 21, 38v 26, 39r 8, 39r 19, 39v 28, 39v 32, lur 35r 3, 35r 3, 35r 10, 35r 13, 35r 14, 35r 14, 35r 26, 35v 21, 36r 12, 36r 12, 36r 17, 36r 18, 36v 8, 36v 23, 36v 23, 37r 18, 37r 19, 39r 4, 39r 4, 39r 9, 39r 14, ly 36r 11, 37r 24, Lyom 35r 23, m[on] 39v 1, maior 39v 11, mais 35v 8, 36v 11, maitre 39v 3, mal 36v 24, malicia 39r 6, malvays 37v 14, maniat 38v 12, mans 38v 16, 39r 12, 39r 22, mar 35r 20, 35v 12, 36v 29, 37r 6, 37r 7, 37r 23, 37v 9, 37v 11, 38r 2, Maria 37r 13, 37v 10, 37v 20, 38r 15, 39r 23, marme 39v 5, Marta 37v 12, 38r 2, Mascon 35r 24, Maudalena 37v 10, Maximin 38r 12, Maximyn 37r 28, 37v 26, Mayre 37r 9, 39r 24, mays 35r 12, 36r 3, 36r 8, 36v 21, 37r 1, 38v 9, mendis 36r 3, menuda 36v 12, mes 39r 26, 39v 9, meseme 37r 19, meseme 39v 8, messa 35r 27, 39v 14, 39v 29, messon 37r 17, metian 35v 2, 35v 3, mieh 38v 3, miez 35r 22, 36r 5, 36r 16, misser 39v 1, moment 38r 17, mon 39v 2, monestier 37r 8, mont 35r 18, 36r 24, 37r 17, montament 36v 3, montar 39r 19, montet 39r 15, 39v 26, monthania 35v 11, moriam 39r 1, morian 35r 20, moriran 38v 25, moriron 37r 12, mors 35r 25, 35v 2, 35v 13, 39v 21, mort 39r 27, mostron 36r 14, mot 35v 1, 36r 16, 36v 20, 37v 8, 37v 28, 38v 18, 38v 20, 39r 2, 39v 6, 39v 11, 39v 12, mudavan 39r 3, mudet 36v 23, mynga 38v 6, myrar 36r 2, Narbona 37v 3, 38r 18, naturas 39r 3, necesitat 35r 11, neguar 36v 29, no 35v 20, noble 38r 10, noble 38v 11, noblesa 39r 7, noms 39v 9, non 35v 5, 36r 4, 36r 6, 36r 8, 36r 11, 36r 20, 36r 22, 36v 21, 36v 22, 37r 14, 37v 8, 38v 6, 38v 7, 39r 5, 39v 24, nos 35r 9, 36r 3, 37r 25, 39v 20, nostre 35r 7, 35r 10, 36r 8, 37v 19, 38v 2, nous 35r 6, 35r 7, novel 35r 12, nul 38v 24, 39v 31, nulla 35r 8, ny 36v 21, 37v 23, 38v 1, 39r 2, 39r 5, 39r 27, 39r 28, 39v 26, o 35r 4, 36r 5, 36r 16, ofice 39v 15, om 36r 15, 38r 6, on 35r 10, 39v 20, 39v 27, onipotent 37v 29, 39r 18, t 39v 7, ont 37r 7, orador 37v 18, osi 37v 1, 37v 27, ostaliera 37v 12, otra 37r 3, 38r 2, pacion 36v 1, 38v 9, paguat 39r 27, Pal 37r 16, 37v 3, 38r 18, parens 35v 2, 35v 21, 39v 22, parlar 36v 8, parlavan 38r 28, pasar 38r 5, pascet 37v 11, patisme 37r 19, patron 37r 15, paure 35v 20, pausar 39v 10, pauseron 36v 27, Payre 35r 5, 37v 29, 38r 21, 39r 16, 39r 18, s 39r 21, peadas 36r 4, penedent 38v 25, per 35r 11, per 35r 11, per 35r 13, per 35r 13, per 35r 14, per 35r 14, per 35r 18, per 35v 6, per 36r 6, per 36r 12, per 36r 12, per 36r 19, per 36r 22, per 36r 24, per 36v 18, per 37r 17, per 37r 24, per 38r 16, per 38r 23, per 38v 8, per 38v 28, per 39r 6, per 39r 9, per 39v 23, perdom 37v 31, perdom 38v 21, perduda 35r 15, peresa 35r 11, pero 35r 23, pero 36r 24, petit 37r 2, petit 37r 10, petit 39v 4, Peyre 37r 15, Phelip 39v 34, plan 35v 11, plaser 36r 25, plus 35r 22, plus 35r 23, plus 35r 24, plus 35v 5, plus 36v 12, plus 36v 29, poble 36v 14, poble 39r 13, poder 39v 24, podes 38v 15, podiam 35v 5, podian 39r 5, pogro 36v 21, porcelz 36r 9, porta 35r 19, porta 35v 19, portar 35v 13, portar 39v 22, portar 39v 24, portesain 35v 24, pover 38v 7, predicar 37r 17, predicerom 36v 9, pregava 35r 5, pregua 35r 6, preguet 38r 11, preguet 39r 26, premier 37r 6, prengua 35r 2, preron 36v 19, preron 36v 27, pres 37v 15, pres 38r 22, presentar 39r 8, presiquet 38v 18, Presiragor 37v 4, prierement 39v 13, primer 39v 20, primier 37r 20, prodome 37r 27, promete 35v 21, prometet 38v 22, pueys 36v 25, pueys 36v 28, pueys 37v 22, pueys 39v 10, pus 38r 26, puyeis 35v 3, qu’ 35r 7, qu’ 35r 22, qu’ 36r 18, qu’ 36v 6, qu’ 37v 11, qu’ 38r 5, qu’ 38r 14, qua 37v 25, qual 35v 25, qual 36r 7, qual 37v 14, qual 39v 5, quant 36v 13, quant 37r 3, quascuna 37r 14, quatre 38r 17, que 34v3, que 35r 10, que 35r 13, que 35r 15, que 35r 16, que 35r 17, que 35r 17, que 35r 18, que 35r 19, que 35r 20, que 35r 22, que 35r 23, que 35r 23, que 35r 24, que 35r 25, que 35v 1, que 35v 7, que 35v 9, que 35v 16, que 35v 20, que 35v 26, que 36r 2, que 36r 5, que 36r 6, que 36r 6, que 36r 11, que 36r 17, que 36r 19, que 36r 20, que 36r 21, que 36r 23, que 36v 5, que 36v 9, que 36v 10, que 36v 10, que 36v 14, que 36v 16, que 36v 18, que 36v 24, que 36v 24, que 36v 26, que 36v 29, que 37r 1, que 37r 5, que 37r 11, que 37r 16, que 37r 17, que 37r 18, que 37r 19, que 37r 25, que 37r 27, que 37v 8, que 37v 16, que 38r 1, que 38r 11, que 38r 13, que 38r 20, que 38r 26, que 38r 28, que 38r 28, que 38v 3, que 38v 4, que 38v 5, que 38v 9, que 38v 15, que 38v 23, que 38v 25, que 38v 27, que 39r 1, que 39r 3, que 39r 5, que 39r 7, que 39r 22, que 39r 26, que 39v 5, que 39v 20, que 39v 24, que 39v 27, qui 38v 7, qui 39v 21, radelz 36v 24, raqueron 36v 15, reconta 35v 8, redelz 36v 28, region 37r 22, reguardat 38v 5, relegions 36r 16, relyquias 38r 3, ren 35v 20, ren 39r 5, renda 35r 15, renes 35v 12, repayre 39v 17, resteron 39r 17, resureciom 36v 2, resurecion 38v 10, revellat 35r 12, riaume 38v 20, 38v 24, riba 37r 23, richs 36v 13, ris 35v 18, roman 34v2, rosins 36r 9, Roze 35v 3, 39v 23, S saint 34v2, 39v 13, 39v 14, s’ réflex. 39v 24, s’ cong. ypoth. 36r 1739v 24, s’ pléon. impers. 34v4, 35v 23, 37v 9, s’ réflex. app. 38v 1, 39r 15, 39r 16, 39v 1639v 26,, , sa 35r 20, 37v 11, 39r 14, sabon 36r 20, sacraciom 36r 20, sagra 35v 25, 36r 7, 37v 24, sagrament 38r 7, 38r 27, sagrar 38r 13, sagraran 39v 28, sagrat 39r 11, 39v 26, sagreron 39v 10, sagret 35v 7, salesa 35v 22, san 38r 18, 38r 18, 39v 6, sancta 36v 1, 37v 12, 38r 2, sans 36r 18, 38r 3, 38r 5, 38r 11, sant 34v1, 35v 6, 36r 7, 36r 15, 36r 21, 36v 3, 36v 5, 37r 15, 37r 16, 37r 19, 37r 21, 37r 21, 37r 24, 37r 25, 37r 28, 37v 1, 37v 2, 37v 3, 37v 4, 37v 5, 37v 25, 37v 26, 37v 27, 38r 10, 38r 12, 38r 12, 38r 12, 38r 13, 38r 16, 38r 19, 38r 19, 39r 8, 39r 25, 39v 15, santa 37r 18, Santhornin 37v 2, sants 36v 17, sap 36r 22, sapias 39v 16, sarat 35v 1, saria 39r 28, sas 38v 16, 39r 12, 39r 22, sasalmes 39v 32, Saturnin 38r 19, sauteri 39v 31, say 37v 8, sazon 38v 8, scracion 37v 30, scripsit 39v 34, sebelidas 37r 12, segont 37r 26, seguen 36r 4, sela 38r 1, selz 35r 20, sementeri 35v 17, 36r 21, 36r 23, 38r 27, sen 38v 24, senblan 36r 3, senhet 38v 16, senhor 37v 19, 38v 2, 38v 15, 39r 7, senhors 39v 19, sens 35r 8, 37v 21, 39r 4, sepulcres 38v, seria 39r 27, sermon 36r 17, 38v 11, 39r 10, servise 36r 13, servut 39v 3, si prénom pers. 38r 11, si réflex. 35r 1936v 11 36v 1138r 27, 35v 2138r 3, si réflex. app. 38r 25, si impersonnel. 36r 1, si particel 36v 15, si cong. 36v 1635r 439v 31, 36v 24, 39r 3, si pléon. 37r 27, si pléon. impers. 39v 19, sia 35r 21, siec 34v4, sieguy 39v 19, Sierge 37v 5, Sierges 38r 19, sieu 38r 4, 38v 11, 38v 20, 38v 24, 39r 8, sieutat 37r 22, sieva 38v 9, Sille 37r 25, so 34v3, 35v 26, 36r 2, 36r 25, 36v 1, 37r 6, 37v 7, 38r 18, 39v 20, sobre 39v 11, solian 38v 27, som 35r 4, 35r 18, 36r 18, 38r 21, 39r 10, 39r 28, son 36r 17, 36v 18, 37r 4, 37v 21, 38r 25, 39v 17, sorionans 36r 10, sos 35v 2, 37r 17, 39r 26, sotera 35v 24, sous 39v 22, soven 38v 11, subre 39r 7, suferta 36v 22, sufri 38v 9, suis 39v 1, 39v 2, sus 35v 5, 35v 26, 36v 28, 37r 23, 39r 15, sy réflex. 35v 13, 35v 18, 36v 11, sy réflex. app. 37r 4, sy réflex. app. 38r 22, sy Cong. 36v 9, tant 35r 16, 35v 12, 35v 14, 36v 10, 38r 6, 38r 28, Tarascon 37v 15, tat 38v 7, temps 37r 2, tengut 35r 9, tenian 35v 12, Tholoza 37v 2, Tholoza 38r 19, tireron 36v 28, tirom 36r 19, Tolosa 35v 9, tores 35v 19, tos 35v 18, 37r 4, 37v 9, tostems 35r 1, tot 36r 24, 36v 8, 36v 8, 37v 21, 37v 23, 38r 9, tota 35r 18, 35v 10, 36r 14, 36r 22, 36v 16, 36v 23, 37r 22, 38v 19, totas 36r 19, tous 36r 18, 36v 6, 36v 21, 37r 17, 38r 21, 38v 4, 38v 22, 39v 9, 39v 22, 39v 27, tout 35r 6, 35r 18, 36r 1, 36r 8, 37r 6, 38r 8, 38v 15, 39v 15, trabail 38r 4, trenca 36v 21, tres 37v 30, trespasat 39r 28, trestal 37r 14, trestos 36v 27, 38r 17, 38r 25, 39v 13, trist 37r 10, trobays 37r 4, tronc 39r 15, Tropheme 34v1, 34v2, 37r 21, 37v 25, 38r 10, 39r 25, 39v 6, 39v 13, troveron 36v 26, turment 38r 4, turmenteron 36v 20, ufron 36r 11, um 37v 15, 38r 26, ung 35r 27, 37r 4, 37r 5, 37r 10, 38r 17, ungs 36v 19, uonc 37r 5, uont 39r 19, va 39v 16, vaysel 35r 27, vec 37r 1, vecy 34v2, vengron 38r 16, vengudas 37r 11, venguesam 38r 13, venguet 37v 14, vengus 38r 24, venian 35r 25, ver 35r 21, 35v 8, 36r 24, verais 36v 18, veramant 39v 16, verayment 37v 6, verayo 36r 20, Verg[e]ns 37v 20, Verges 37r 13, 38r 15, 39r 23, veritat 36r 14, via 37r 17, vielhz 36r 4, vielz 35r 21, villa 37r 7, viron 36v 13, 38r 20, 38v 2, virtut 35v 6, 36r 23, vist 38v 8, 39r 18, vo 35r 11, 35r 14, 39v 29, 39v 31, 39v 32, voc 36r 7, vogron 37r 17, volc 35v 25, 36v 22, volgron 36v 16, 37r 20, 38r 22, voliam 35v 16, volt 38v 26, voluntat 36v 23, 38r 20, von 39v 10, vouc 39r 8, y37v 31, 38v 4, 38v 27, 39v 9, 39v 25, 39v 30, yeu 35r 17, 35r 22, 35v 26, yeu 37v 8, yeu 38r 1.
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Alessandro BONACCHI, Lo roman de S Tropheme (saint Trophime) et les Aliscans ©
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